Le journalisme sportif en Algérie, ses manquements et ses contraintes, à l'ère de l'internet et des nouvelles technologiques de l'information, ont été examinés dimanche à Alger lors du séminaire "Sport et professionnalisme des médias". Evoquant la réalité du journalisme sportif en Algérie, les conférenciers ont mis en exergue, à la fois, l'indispensable respect des règles de la déontologie et la nécessité de doter le journaliste d'une formation adéquate à même de lui permettre d'atteindre, dans l'exercice de ses fonctions, le professionnalisme souhaité. Le séminaire est organisé à l'occasion de la Journée mondiale de la Liberté de la Presse, mis sur pied par l'Organisation des journalistes sportifs algérien (ONJSA) et le Comité olympique et sportif algérien (COA). Dans son intervention sous le thème "professionnalisme : points communs et divergences", l'ancien journaliste algérien Ismail Merazka a procédé à une lecture de la réalité de la presse sportive à travers un suivi et une évolution de son rendement. Formation et nouvelles technologies : salut des journalistes Le professeur à l'Université Alger 3, a évoqué des "failles et imperfections" de la presse sportive algérienne qui portent atteinte aux principes de crédibilité et aux valeurs de la corporation. Il a énuméré ensuite les critères du journaliste professionnel. Le grand chantier, estime-t-il, se situe au niveau de la formation des journaliste, en raison de l'existence d'une "incompréhension de la déontologie dans ce secteur ouvert jusque là aux non-spécialistes". "Il faut écrire en étant neutre et objectif et ne pas laisser apparaître des émotions personnelles dans les articles de presse. La défaillance au niveau de l'élément régulateur qui oriente et redresse les écrits subjectifs et imprécis, entraîne la diffusion de fausses informations et parfois d'entretiens fictifs", a fait remarquer le Pr Ismail Merazka dans son intervention. De son côté le Docteur Ahmed Fellag, ancien journaliste a refusé de faire endosser aux journalistes la responsabilité du "manque de professionnalisme", jugeant que le système dans lequel évolue cette presse en est la première cause de cette situation. Le séminaire a vu la présence de plusieurs personnalités étrangères à l'instar du Jordanien Abdelkader Djamil, président de l'Union de presse sportive arabe (UPSA) qui a souligné l'importance de la "relation d'échange" entre le sport et la presse. "La presse joue un rôle important dans le développement du sport qui représente l'une plus importantes ressources des journaux, TV et site spécialisés à travers les contrats de sponsoring", a expliqué Djamil. Pour sa part, le Nigerian Mitchell Obi, président de l'AIPS-Afrique, a mis l'accent sur "la complexité du travail de journaliste sportif qui est affronte des défis internes et externes avec la montée en puissance des nouvelles technologies de l'information et de la communication et la concurrence imposée par les réseaux sociaux", affirmant la nécessité de "revaloriser le droit du journaliste à l'accès aux sources d'information". L'un des doyens des journalistes algériens, Benyoucef Ouadia ainsi que le directeur de la chaîne 3 de la radio nationale, Chadli Boufaroua, ont évoqué leur expérience, leur évaluation, ainsi que les démarches que devrait entreprendre la presse sportive algérienne pour gagner en crédibilité et suivre l'évolution enregistrée par la presse sportive mondiale.