Il a été de toutes les campagnes du mouvement sportif national depuis l'Indépendance. Quand on évoque le nom de certaines personnes, leur souvenir revient en mémoire et nous plonge dans notre enfance. Cette jonction avec les hommes d'antan, qui ont fait l'histoire du journalisme sportif, est un fort moment de nostalgie. Certes, il est toujours difficile aux mots d'exprimer les notes de musique car il y a des mélodies que les Algériens se rappellent et qui ne peuvent être oubliées. Et l'une de ces mélodies était incontestablement la voix de l'un des meilleurs journalistes sportifs qu'a produits le pays: Benyoucef Ouadia. Benyoucef Ouadia a intégré les rangs de la Radio télévision algérienne (RTA) en 1966 en tant que pigiste, avant d'être confirmé comme permanent en 1968. Dès lors, Ouadia prendra à bras-le-corps une carrière qui sera riche sur tous les plans sportifs. Lancé dans le bain sportif, son premier grand événement national, il le vivra lors des championnats nationaux des Jeux sportifs scolaires et universitaires de 1969 à Alger. Ses premiers pas seront ceux qu'accomplira un homme qui s'affirmera comme un brillant commentateur. Cette ascension lui a valu d'être désigné par ses chefs hiérarchiques pour couvrir les championnats maghrébins de handball au Maroc la même année. D'ailleurs sa maîtrise de l'arabe et du français lui ont permis de couvrir la retransmission de la Coupe du monde de 1970 au Brésil à partir du Mexique. Ce sera aussi pour le journaliste sa véritable consécration au plan professionnel. Deux années plus tard, reprenant son bâton de pèlerin, il atterrit à Munich à l'occasion des jeux Olympiques. Sa polyvalence des disciplines fera que ses chefs le désigneront pour la couverture des championnats du monde de handball en 1974. C'était le premier Mondial auquel le Sept national avait pris part. Depuis il a été de toutes les campagnes du mouvement sportif national. C'est ainsi que Benyoucef Ouadia va sillonner le monde suivant pas à pas tous les déplacements des équipes nationales, et les faits de quelques «étoiles» du sport algérien. C'est dire donc que de Helsinki (1983, pour les championnats du monde d'athlétisme) à Rome (1990, pour le compte du Mondial de football italien) en passant par Tokyo, Los Angeles, Rabat, Niamey, Ouadia était là où l'appelait le devoir d'informer les Algériens sur les exploits de leurs représentants. Cette longue expérience des terrains l'a amené à être consacré chef des sports au niveau de la télévision algérienne. Un poste qu'il occupa jusqu'à sa retraite. Jamais avare d'un conseil, il lança dans le bain beaucoup de jeunes journalistes. Sa renommée a largement dépassé les frontières au point où il occupa le poste de président de l'Association de l'union arabe des sports (ASBU) durant deux mandats et fut élu membre de l'Eurovision durant une décennie. Entre-temps il avait collaboré avec plusieurs titres de la presse écrite ( quotidiens, magazines..) par ses analyses pointilleuses et participa au lancement du quotidien L'Expression. Aujourd'hui tout en savourant une retraite méritée, Benyoucef Ouadia continue, par amour du sport, à animer une émission radiophonique intitulée «Gloires du passé». Gloire du passé, tu fus, gloire de demain, tu resteras. Merci maître!