L'Union africaine (UA) présentera lors de la prochaine assemblée générale (AG) de l'ONU une proposition de définition exhaustive du concept de financement du terrorisme pour permettre la poursuite judiciaire des personnes impliquées, a indiqué mardi le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. En marge d'une journée d'étude organisée par le Conseil de la Nation sur "L'approche algérienne de lutte antiterroriste", M. Messahel a précisé que l'UA présentera lors de la prochaine AG de l'ONU une proposition portant sur la révision des conventions internationales de lutte antiterroriste dans son volet relatif au financement des groupes terroristes. La poursuite judiciaire des personnes impliquées dans des affaires de terrorisme à l'échelle internationale nécessite une définition exhaustive du concept de financement, a expliqué M. Messahel qui a rappelé le lien entre les groupes terroristes et les groupes armés activant dans le cadre du crime organisé et dont le dénominateur commun demeure l'argent. Le ministre a présenté un exposé sur la situation qui prévaut dans le voisinage du pays notamment en Tunisie. "Bien que ce pays a pu franchir avec succès l'étape de transition institutionnelle, il demeure néanmoins exposé de manière directe à une recrudescence accélérée de la violence terroriste", a-t-il mis en garde M. Messahel a également évoqué la situation au Mali insistant plus particulièrement sur la Libye et la Mauritanie qui manquent de moyens pour la prise en charge des défis du fait de leur étendue et de la vulnérabilité de leurs frontières au moment ou les groupes terroristes et les réseaux de crimes transnationaux multiplient leurs activités mettant ces faiblesses à leur profit. Concernant le Sahara Occidental, M. Messahel a indiqué que la situation dans ce pays occupé restait inchangée. "Le processus de décolonisation se trouve dans l'impasse et la communauté internationale doit organiser un référendum d'autodétermination pour remédier à la situation", a-t-il soutenu. A cette occasion il a procédé à une évaluation de la menace terroriste sur les scènes arabe et africaine, où des groupes terroristes contrôlent les installations stratégiques. Les groupes terroristes au niveau des foyers de tension comptent de plus en plus d'adhérents, ce qui est motif à préoccupation", a-t-il dit. Dans le même contexte, M. Messahel a mis l'accent sur "la dualité du discours" concernant le phénomène terroriste qui été au centre du sommet de Washington de lutte contre le terrorisme à laquelle il avait pris part dernièrement rappelant à ce propos que l'Algérie prônait la déradicalisation. Enfin M. Messahel a évoqué les principes qui sous-tendent l'action de la diplomatie algérienne à savoir "une assise interne solide à consolider en permanence dans un environnement régional très vulnérable". Il a appelé par ailleurs à "la consolidation du rôle de l'Etat pour qu'il soit en mesure de faire face au terrorisme qui trouve sa raison d'être dans les situations d'instabilité".