Les Nations Unies ont réaffirmé leur opposition à la poursuite de la colonisation israélienne en Palestine occupée, appelant mardi les autorités d'occupation à geler les nouvelles colonies de peuplement afin de créer un climat pour relancer le processus de paix. Se déclarant préoccupé par la poursuite des activités de colonisation le mois dernier à El-Qods-Est et en Cisjordanie occupées, le Coordonnateur spécial de l'ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, Nikolay Mladenov, a appelé lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, les autorités d'occupation israéliennes à geler les nouvelles constructions dans les colonies de peuplement, afin de créer un climat susceptible de sortir le processus de paix de l'impasse dans laquelle il se trouve. Récemment, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, a fermement déploré la poursuite des activités de peuplement par les autorités israéliennes en trois occasions depuis trois semaines en Cisjordanie occupée, y compris à El Qods-Est occupée, réaffirmant que les implantations sont illégales au regard des lois internationales. Il a, en outre, demandé instamment au gouvernement israélien d'y mettre fin et de revenir sur de telles décisions dans "l'intérêt de la paix et d'un règlement final équitable" au Proche-Orient. Les autorités israéliennes avaient donné leur feu vert à la construction de deux séries de logements de colons à El-Qods-Est occupée, la partie palestinienne de la ville occupée et annexée par Israël, soit 977 habitations. Ghaza: lenteur des travaux de constructions Abordant la situation dans la bande de Ghaza, dévastée par l'agression militaire de l'occupant israélien à l'été 2014, M. Mladenov a rappelé l'ampleur des destructions, la lenteur des travaux de reconstruction et les besoins énormes des habitants qui doivent retrouver leurs moyens de subsistance suite à cette agression qui a fait plus de 2000 morts palestiniens en majorité des civils. "Ghaza est désespérée et en colère", a-t-il dit, pointant notamment du doigt le maintien du blocus israélien et le non-respect des engagements financiers pris par la communauté internationale pour aider à la reconstruction. Dans le même sillage, le Fonds monétaire international (FMI) a déploré mardi dans un rapport sur l'économie palestinienne, la lenteur de la reconstruction de l'enclave palestinienne, notant que le processus de reconstruction avance beaucoup plus lentement que prévu." Il rappelle par ailleurs que le coût économique des 50 jours qu'aura duré l'attaque israélienne est évalué à 4 milliards de dollars. Des "dizaines de milliers" de maisons et d'entreprises ont été détruites ou endommagées à Ghaza, a relevé le Fonds, ajoutant qu'"en dépit de progrès notables liés à l'acheminement de matériaux pour la réparation de maisons, les plus grands projets de construction qui sont nécessaires pour créer des emplois sont toujours en attente". Ce retard tient notamment à un afflux d'aide internationale moins important que prévu, estime le FMI, soulignant que sur les 3,5 milliards de dollars promis en octobre lors de la conférence du Caire pour la seule reconstruction de Ghaza, à peine 30% avaient été effectivement déboursés à la mi-avril. Négociations: maintenir le statu quo est intenable A la même occasion, la question de la réconciliation entre Palestiniens, a été soulevée par le Coordonnateur spécial qui a réaffirmé la nécessité pour la Palestine de rester unie et a rejeté toute approche visant à diviser Ghaza et la Cisjordanie. La réconciliation, a-t-il dit, doit par ailleurs ouvrir la voie à des élections générales palestiniennes "attendues depuis trop longtemps". Réaffirmant son attachement à une solution des deux Etats en tant que seule alternative pacifique au conflit, M. Mladenov a prévenu que la période à venir serait cruciale pour l'avenir du processus de paix israélo-palestinien. "Maintenir le statu quo est intenable", a-t-il affirmé, ajoutant que ce dernier conduisait nécessairement à une dégradation des conditions de vie et de sécurité des Palestiniens et des Israéliens. Par ailleurs, le quotidien français Le Figaro dans son édition du mercredi, rapporte que la France veut soumettre d'ici septembre un projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU visant à résoudre dans les dix-huit mois le conflit israélo-palestinien, soulignant que faute d'accord à l'issue de ce délai, elle reconnaîtrait officiellement l'Etat de Palestine. Le projet de résolution mentionne le retrait de l'armée israélienne des territoires palestiniens. Il s'agit de "respecter la souveraineté de l'Etat démilitarisé de Palestine, y compris en prévoyant un retrait par phase et complet de l'armée israélienne au cours d'une période de transition agréée". Sur la question des réfugiés palestiniens, le texte réclame "une solution juste, équilibrée et réaliste" qui devra s'appuyer sur un "mécanisme de compensation". Selon Le Figaro, le projet français a été "communiqué de façon informelle à Londres et Madrid" et ne devrait pas être mis au vote du Conseil de sécurité "avant le 30 juin".