Le texte français, selon le journal Le Figaro qui l'a consulté, demande la mise en œuvre du « principe des deux Etats pour deux peuples et la création d'un Etat palestinien sur la base des frontières antérieures à la guerre des Six Jours de juin 1967 moyennant des échanges mutuellement agréés de territoires équivalents ». Les négociations devront définir un plan qui « garantisse la sécurité d'Israël et de la Palestine à travers un contrôle efficace des frontières, empêchant ainsi la résurgence du terrorisme et l'infiltration d'armes ». Le projet mentionne également le retrait de l'armée israélienne des territoires palestiniens en Cisjordanie au cours d'une période de transition agréée et le respect de la souveraineté de l'Etat démilitarisé de Palestine. Pour les réfugiés, il préconise « une solution juste, équilibrée et réaliste » qui devra s'appuyer sur un « mécanisme de compensation » et pour Al Qods, point crucial d'achoppement entre les deux parties, il estime qu'il faut en faire « la capitale des deux futurs Etats ». L'ONU veut relancer les efforts de paix Préoccupée par la poursuite de la colonisation, l'ONU veut tenter, elle aussi, de relancer les efforts de paix entre les Israéliens et les Palestiniens. « La période qui s'ouvre sera cruciale pour l'avenir du processus de paix », estime Nickolay Mladenov, nouveau coordinateur spécial de l'ONU au Proche-Orient. Le diplomate bulgare qui a présenté, mardi dernier, son premier exposé de la situation au Proche-Orient devant le Conseil de sécurité, annonce l'ouverture d'un « dialogue avec le nouveau gouvernement israélien pour examiner des options réalistes permettant de revenir à des négociations substantielles avec pour objectif une solution à deux Etats dans un délai raisonnable ». Dans son agenda, il prévoit, pour des raisons morales et humanitaires, « une accélération de la reconstruction de Ghaza, le gel des colonisations en Cisjordanie et un appel au nouveau gouvernement israélien de prendre des mesures crédibles, entre autres, le gel des activités de peuplement ». Une pause dans la colonisation de la Cisjordanie permettra, selon lui, une « reprise des négociations significatives ». En trois semaines, trois séries de constructions de logements pour des colons ont été autorisées en Cisjordanie occupée et à al-Qods-Est, la partie palestinienne de la ville. Robert Serry, son prédécesseur, a terminé son mandat sur une note moins optimiste. « Je ne sais pas s'il n'est pas déjà trop tard pour sauver le processus de paix », regrette-t-il dans son dernier exposé devant le Conseil de sécurité. Et pour cause ! Dans le gouvernement israélien, l'un des plus à droite de l'histoire, on trouve, certes, des ministres, à l'image de Moshé Yaalon, ministre de la Défense, qui osent prendre des mesures dignes de la période la plus sombre de l'apartheid sud-africain : comme l'interdiction pour les 92.000 Palestiniens allant travailler chaque jour en Israël de rentrer en Cisjordanie via les mêmes bus que les Israéliens. Cette disposition, sans précédent depuis 1967, selon l'organisation anti-colonisation la Paix maintenant, a été « gelée », hier, par Netanyahu, après la vive controverse qu'elle a provoquée le jour même de la visite de la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, en Cisjordanie et en Israël. Outre cet acte racial, il y a le feu vert de la Cour suprême israélienne à l'expulsion de 750 à 1.000 habitants de deux villages de bédouins dans le sud d'Israël. Les mains nues, un Palestinien a foncé, hier matin, à al Qods-Est, sur des gardes-frontières israéliens avec sa voiture. Il a blessé deux d'entre eux avant d'être tué.