Les revendications salariales et de reclassement de certaines catégories du personnel de la société nationale des transports ferroviaires (SNTF) seront prises en charge "dès la mise en place de la fédération nationale des cheminots", a affirmé dimanche le P-DG de l'entreprise, M. Yacine Bendjaballah. "La direction générale s'engage à prendre en charge la révision du tableau des filières et la classification des postes de travail, conformément aux revendications des grévistes, dès la mise en place de la fédération nationale des cheminots", a souligné M. Bendjaballah dans une déclaration à l'APS. Les conducteurs de trains et les contrôleurs avaient observé une grève illimitée de trois jours la semaine dernière pour demander leur reclassement, bloqué par l'entreprise en attendant la mise en place d'une nouvelle fédération de cheminots. Le débrayage a pratiquement paralysé le trafic ferroviaire national durant trois jours. Le P-DG de la SNTF a ajouté que cette révision passe également par celle de la convention collective, ''car les changements projetés devraient recueillir la signature de la direction générale et de la fédération'' nationale des cheminots. Cependant, il a assuré que ''ces revendications seront prises en charge dans un cadre global pour tous les employés en tenant compte des spécificités de chaque filière et de chaque fonction, avec effet au 1er janvier 2015". M. Bendjaballah a souligné que les grévistes avaient demandé une nouvelle classification même pour les employés n'ayant pas réussi aux examens statutaires, ''ce qui a été rejeté''. ''Si des aménagements devaient être apportés à cet examen, ils le seraient lors des accords entre la direction générale et la fédération", a insisté le DG. ''La direction de l'entreprise reste ouverte au dialogue'', a souligné par ailleurs M. Bendjaballah, qui a rappelé que des dispositions sont déjà prises comme le maintien de tous les avantages lors de l'avancement en grade et les promotions exceptionnelles pour les agents non soumis à examen et ayant cumulé plus de huit ans au même grade. Selon le DG, sur les 400 chefs de trains et contrôleurs, seulement une quarantaine est concernée par le dossier de la révision du tableau des filières et la classification des postes de travail permettant l'accès au grade supérieur. D'autre part, sur un personnel de 12.300 cheminots, 1.894 d'entre eux ont bénéficié de promotions exceptionnelles de novembre 2014 à avril 2015, y compris parmi les membres des corps ayant observé le débrayage de mercredi à samedi dernier. De son côté, le directeur des ressources humaines de la SNTF, M. Naït Mohamed Mohamed Ali, a indiqué que "la classification des postes de travail fixée par la convention collective depuis 20 ans n'est plus adaptée à la situation actuelle alors que ces classifications peuvent être modifiées, complétées et actualisées". Il considère que "la demande du partenaire social est fondée et recevable mais son acceptation est conditionnée à la mise en place de la fédération des cheminots, gelée depuis juin 2014". Les syndicalistes ont indiqué qu'une commission de candidatures allait être installée pour la mise en place d'une nouvelle fédération sans en préciser les délais. La SNTF a bénéficié d'un programme d'investissements publics de 127 milliards de dinars pour la période 2014-2019, portant notamment sur l'acquisition de 30 nouvelles locomotives pour augmenter à 17% vers 2019 ses parts de marché dans le fret ferroviaire, et 17 autorails pour le transport de voyageurs. Outre une connexion du réseau ferroviaire aux stations du métro d'Alger et de tramways, la SNTF a lancé les études pour la réalisation d'un TGV, avait récemment annoncé M. Bendjaballah à la radio algérienne.