Au moins deux mille oiseaux migrateurs ont été dénombrés par des ornithologues à la mi-mai en cours dans la zone humide du lac de Sabkhet El-Maleh, à la sortie sud de la ville d'El-Menea (275 km au sud de Ghardaïa), a-t-on appris mardi auprès de la Conservation des forêts de la wilaya. Ce recensement de sujets avifaunes, utilisant la zone humide d'El-Menea comme halte migratoire ou zone de nidification, sur l'axe migratoire entre l'Europe et l'Afrique, a été établi dans le cadre de la journée mondiale des oiseaux migrateurs qui vise à encourager la conservation de ces espèces avifaunes et leurs habitats dans le monde entier, a précisé le Conservateur des forêts de Ghardaïa, Mohamed Abbas. Le comptage en question a permis de répertorier une vingtaine d'espèces avifaunes, pour la plupart des anatidés (canards souchets, pilets et siffleurs, Tadorne Casarca et Sarcelle marbrées) ainsi que d'autres espèces telles le flamand rose, le foulque, le chevalier, la pie grièche, l'Ibis falcinelle, le busard des roseaux, le petit Gravelot, le fuligule Nyroca et Milouin, le grand corbeau et le bécasseau des marais, a-t-il détaillé. Ces espèces ont été observées à Sabkhet El-Maleh, classée zone humide d'importance internationale en 2004 (convention de Ramsar) et qui s'étend sur plus de 18.947 hectares, dont 1.300 hectares de plan d'eau, a fait savoir le même responsable. Ce site naturel aquatique, en plus d'être un site exceptionnel pour l'écotourisme, est également un véritable laboratoire à ciel ouvert pour les scientifiques, où nichent des milliers d'oiseaux migrateurs, une faune remarquable, des reptiles et des poissons, et une flore endémique riche et variée tels que tamarix, Phragmites et Typha qui colonisent les berges et même les eaux du lac, a-t-il précisé. A l'occasion de cette journée, instituée depuis 2006 dans le cadre de l'Accord sur la Conservation des oiseaux d'eau migrateurs d'Afrique-Eurasie (AEWA) et de la Convention sur les espèces migratrices (CMS), les services de la conservation des forets de Ghardaia ont initié de nombreuses activités. Celles-ci ont pour objectifs de souligner l'intérêt des oiseaux migrateurs en tant qu'indicateurs biologiques de l'état de santé des écosystèmes des zones humides, en tant que maillon fort de la diversité biologique, menacée d'extinction à cause d'une activité humaine accrue et d'une urbanisation anarchique et accélérée, particulièrement sur les berges. La détérioration du site du lac d'El-Menea par l'arrachage extensif, la coupe et brûlis de la végétation, la pollution par les dépôts des déchets urbains, les rejets d'eaux usées, le braconnage ainsi que les constructions illicites, constituent autant de menaces pour l'équilibre écologique de cette zone humide. Afin de préserver, voire d'augmenter l'intérêt de ce joyau biologique, les pouvoirs publics ont entamé des travaux de réalisation d'une station d'épuration par lagunage des eaux usées, d'une capacité de traitement de 30.000 M3/jour, pour prendre en charge les rejets d'eaux usées domestiques des deux communes mitoyennes, El-Menea et Hassi El-Gara. Le projet de cette station d'épuration, d'un coût d'un milliard DA, est au stade de finition et sera mis en service prochainement, selon les services de l'hydraulique de Ghardaïa. Une fois opérationnelle, elle va créer une zone humide artificielle à forte valeur de biodiversité, mitoyenne au lac d'El-Menea, protègera cette dernière de tout risque de pollution, et permettra de valoriser le site pour le développement d'activités touristiques et artisanales de la région en quête d'un essor économique durable.