Le nouveau président nigérian, Muhammadu Buhari, sera investi vendredi à Abuja lors d'une cérémonie officielle qui devrait marquer le début d'un mandat riche en défis dans un pays miné par une crise économique, la corruption et les exactions du groupe terroriste Boko Haram. M. Buhari, qui a remporté l'élection présidentielle en mars face au président sortant Goodluck Jonathan, doit être investi le 29 mai à Abuja. Cette date marque aussi chaque année la journée de la démocratie dans le pays. Le ministre de la culture et du tourisme, Chief Edem Duke, également président du Comité de planification de l'investiture présidentielle, a fait savoir à Abuja que l'événement verra la présence d'une cinquantaine de dirigeants. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, sera représenté à cette cérémonie par le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Mohamed-Larbi Ould Khelifa. Des présidents des pays occidentaux assisteront à cette occasion. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry devrait également se rendre dans la capitale nigériane pour le même événement. Il est à préciser que les présidents de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) qui a accompagné le processus électoral jusqu'à son terme ne vont pas manquer ce rendez-vous capital car au dernier sommet de la Communauté à Accra au Ghana, le Chef de l'Etat sortant du Nigeria, Goodluck Jonathan, a appelé ses homologues à soutenir son successeur Buhari. En attendant donc cette cérémonie grandiose qui va célébrer le succès de l'élection présidentielle au Nigeria, le ministre Chief Edem Duke, a précisé que des mesures de sécurité sont en train d'être mises en place pour que l'évènement se passe bien. Pour précision, la prestation de serment a lieu à 9 heures au palais Eagle Square à Abuja. En finir avec Boko Haram, le principal défi Agé de 72 ans, le nouveau président nigérian Buhari, dont l'élection a été saluée par la communauté internationale, n'a pas attendu son investiture pour déclarer la guerre contre le groupe armé extrémiste Boko Haram. Dans son premier discours, l'ancien général s'engage à délivrer son pays de la terreur. «Je vous assure que Boko Haram sera bientôt réduit à néant», avait-il lancé au lendemain de son élection, mettant l'accent sur le renforcement des moyens logistiques et financiers des militaires. Deux mois avant, il avait traité les insurgés fondamentalistes de «sectaires sans cervelle qui se font passer pour des musulmans», après l'enlèvement de plus de 200 lycéennes à Chibok, dans le Nord-Est. Il avait aussi promis l'exemplarité et la fermeté face à la corruption généralisée et aux graves difficultés économiques du Nigeria. «Pour réussir à régler ces problèmes épineux, il va devoir se comporter comme un dictateur malgré la constitution, ignorer les critiques et tenir éloignés les flatteurs», avait commenté, dans ce contexte, un ancien haut gradé de l'armée. Un ancien haut gradé de l'armée loue l'intégrité d'un homme qui «est exceptionnellement exempt de corruption». Le nouveau président a échoué à trois présidentielles successives (2003, 2007 et 2011). Se disant victime d'irrégularités, il avait saisi la justice, en vain. Cette année, chef d'une opposition unifiée, il s'est montré confiant en sa victoire tout au long de la campagne, quand les commentateurs le donnaient au coude à coude avec son principal rival, le sortant Goodluck Jonathan.