Le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé, dans sa déposition lue dimanche par le juge du tribunal criminel de Blida, Antar Menouar, qu'il n'avait jamais donné des "instructions verbales ou écrites" aux OPGI pour procéder à des dépôts au niveau de Khalifa Bank ou une quelconque banque même publique. Dans sa déposition faite devant le juge d'instruction le 8 septembre 2004, Abdelmadjid Tebboune a affirmé qu'il n'avait jamais donné des instructions, sous quelque forme que ce soit, aux OPGI pour déposer leur argent dans une quelconque banque, précisant que "les dits organismes (OPGI) dépendent effectivement du ministère mais disposent de conseils d'administration qui contrôlent leur gestion et approuvent leurs budgets". Il a expliqué que la seule instruction qu'il avait donnée à l'époque avait trait à l'intensification des investissements dans le secteur afin d'augmenter les ressources, soutenant que les OPGI "ont un statut de personne morale et jouissent d'une autonomie". Tout en notant qu'il n'avait "aucun lien avec cette affaire", M. Tebboune a indiqué que les dépôts ont été effectués avant sa prise de fonction en tant que ministre en 2001, et se sont même poursuivis après son départ en 2003, ajoutant qu'il peut mettre à la disposition de la justice un "tableau détaillé de tous les dépôts". Par ailleurs, M. Tebboune a démenti catégoriquement avoir attribué un agrément à Khalifa construction "pour la simple raison qu'elle n'était pas qualifiée", ajoutant qu'il avait été consulté auparavant sur la question par Rafik Abdelmoumène Khelifa. L'ancien directeur général de l'OPGI de Dar El-Beida, Lazhar Bounafaâ, a nié dans un témoignage écrit, a nié l'existence d'instructions ou orientations pour le dépôt des avoirs au sein de la banque privée, précisant toutefois que la tutelle était au courant à travers les rapports mensuels. Il a indiqué qu'il avait procédé au dépôt dans le cadre du renouvellement de la convention entre Khalifa Bank et l'OPGI, signé par son prédécesseur, Maamar Boumediène en l'occurrence. Le P-DG de Sonelgaz, Noureddine Bouterfa, a affirmé pour sa part, le dépôt par son entreprise de la somme de 200 millions de dinars au sein de l'agence d'El-Harrach, mais durant la gestion de son prédécesseur, Benghanem, ajoutant que Sonelgaz disposait d'un compte au niveau de Khalifa où il restait encore 6 millions de dinars après le gel des activités de la banque. Dans sa déposition lue aussi par le président du tribunal, Antar Menouar, Bouterfa avait affirmé que les dépôts ont été effectués sans la caution du conseil d'administration et qu'il ignorait dans quelles conditions ils ont été faits. Pour sa part, l'ex-propriétaire d'Antinéa airlines, Arezki Idjerouidène, (absent au tribunal de Blida) a expliqué que l'argent qu'il avait retiré de Khalifa Bank de Cheraga constituait le prix d'achat de la compagnie par Abdelmoumène Khelifa, précisant que les 210 millions de dinars ont été payés par tranches à partir de son compte ouvert sur recommandation de ce dernier. L'ancien membre du conseil d'administration de la Caisse nationale de retraite (CNR), Abdelmadjid Azzi, a démenti dans sa déposition les propos des directeurs de la caisse relatifs à l'accord préalable du conseil d'administration, soulignant que "le bureau du Conseil d'administration ne s'est pas réuni pour prendre une décision relative aux dépôts d'argent au sein de Khalifa", précisant que "cette instance n'a pas donné son quitus pour cette opération". Les témoins, Louh Brahim ancien directeur des finances et de la comptabilité à Naftec et l'ex- directeur général de la société nationale de génie civile et construction, Zeriati Mourad, ont déclaré à leur tour devant le tribunal "n'avoir pas reçu d'instructions ou d'orientations pour le dépôt d'argent de leur entreprise au sein de Khalifa Bank".