La troisième réunion du dialogue inter-libyen a enregistré un "consensus" autour de la nécessité de faire des "concessions" pour parvenir à une solution politique à la crise multidimensionnelle en Libye, a affirmé jeudi à Alger une activiste politique libyenne, Turkiya Abdelhafid Al-Waer. "Nous avons constaté un consensus autour de l'idée que toutes les parties en conflit doivent faire des concessions pour parvenir rapidement à une solution politique à la crise en Libye", a précisé Mme Al-Waer dans une déclaration à l'APS au terme des travaux du troisième round du dialogue inter-libyen, ouvert mercredi à Alger. L'ensemble des participants à la réunion ont relevé l'urgence de la mise en place d'un gouvernement libyen d'union nationale à même de rétablir l'ordre et la paix dans le pays et lutter contre le terrorisme, a-t-elle fait savoir. Les participants, a-t-elle dit, ont salué la libération des prisonniers détenus par certaines milices libyennes et déploré les attaques perpétrées par l'organisation terroriste "Daech" dans certaines régions de la Libye, faisant des morts et des blessés parmi les populations. Mme Al-Waer a, à cette occasion, appelé l'ensemble des parties libyennes en conflit à la "sagesse" à l'approche du mois sacré de Ramadhan, et à contribuer au retour de la paix et de la sécurité dans le pays. Concernant le projet d'accord proposé par les Nations Unies aux participants lors de la seconde réunion du dialogue inter-libyen en avril à Alger, elle a expliqué que des recommandations et des réflexions ont été faites dans le but de parvenir à un accord final à la hauteur des aspirations de toutes les parties. Mme Al-Waer a fait part de ses "craintes" quant à l'organisation à venir du dispositif sécuritaire nécessaire au cessez-le-feu et au rétablissement de l'ordre en Libye, affirmant que c'est la future armée libyenne qui doit assumer cette mission, loin de toute ingérence étrangère. "Les Libyens ne supporteront pas de voir des étrangers assurer leur sécurité. C'est pour cette raison que c'est l'armée libyenne, qui sera organisée par le gouvernement d'union nationale, qui doit assumer cette mission", a-t-elle proposé. Cette activiste, membre de l'ancien Conseil consultatif de Tadjourah s'est, par ailleurs, félicitée de la "forte" participation libyenne à la réunion d'Alger qui a regroupé différents chefs de partis politiques, des activistes et des représentants de la société civile libyenne. Elle a salué le rôle et le soutien de l'Algérie et des Nations Unies pour arriver à une solution politique à la crise dans son pays.