Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, a regretté lundi à Alger que des universitaires et chercheurs algériens de renom n'aient pas présenté leur candidature à la future Académie des Sciences et des Technologies d'Algérie (ASTA). "Beaucoup d'universitaires et de chercheurs algériens renommés n'ont pas présenté leur candidature. On ne peut pas choisir quelqu'un qui n'a pas postulé", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse animée conjointement avec les membres du jury international chargé de la sélection du noyau constitutif de la future Académie. Toutefois, le ministre reste "optimiste" et "espère" que ces chercheurs et universitaires de notoriété publique intègrent à l'Académie dans les années à venir. "Ils sont très bien placés pour apporter un plus à cette Académie. J'espère qu'ils le feront prochainement", a-t-il ajouté. Le noyau constitutif de la future ASTA est composé de 46 membres dont 11 femmes, sélectionnés par un jury international sur un total de 364 candidats universitaires et chercheurs représentant plusieurs spécialités des sciences et des technologies. Sur les 46 membres, 6 sont issus de la communauté algérienne établie à l'étranger. Selon M. Hadjar, la liste des membres de la future Académie "sera publiée, probablement, la semaine prochaine", après publication du décret présidentiel. La future académie englobera neuf spécialités dont les mathématiques, la chimie, la physique, les sciences médicales et les technologies de l'information. "Ce noyau constitutif se chargera de choisir ses futurs membres parmi les candidats intéressés conformément aux textes régissant cette académie, à raison de 25 nouveaux chercheurs annuellement pour atteindre un total de 200 membres", a-t-il encore précisé. "Nous nous sommes basés, exclusivement, sur le niveau scientifique en prenant en compte l'équilibre entre les disciplines pour constituer un noyau homogène scientifiquement", a déclaré, de son côté, la Secrétaire perpétuel de l'Académie française des Sciences, Catherine Brechignac. "Le jury a été complètement indépendant dans ses choix", a-t-elle ajouté, soulignant que la liste des universitaires et chercheurs algériens retenus pour constituer le noyau de l'ASTA a été remise ce lundi au Premier ministre. Les membres sélectionnés de niveau international Interrogé sur l'absence de la discipline des sciences humaines et sociales de l'Académie, Mme Brechignac a mis l'accent sur l'importance de "séparer les variables" dans la mesure où, a-t-elle poursuivi, "les avis de sciences humaines et sociales relèvent d'une autre dimension qui est différente et qui, nécessairement, nécessite aussi des avis qui ne sont pas de même nature que ceux des sciences exactes". "Nous, à l'Académie des sciences et technologies, sommes capables de donner des avis scientifiques et techniques", a-t-elle expliqué. Evoquant le niveau des candidats sélectionnés pour la mise en place de la future Académie des Sciences et des Technologies d'Algérie, Franck Richter, professeur à l'université de Chicago et membre de l'Académie américaine des Sciences et Technologies, a affirmé que ces universitaires et chercheurs algériens sont de "niveau international", se disant "content" de les "avoir à l'université de Chicago". Joel Cohen a félicité, pour sa part, l'Algérie pour le niveau scientifique des membres choisis pour la future ASAT, qu'ils considèrent de "niveau mondial". Le président honoraire de l'Académie française des Technologies, François Guinot, a estimé que la mise en place de la future Académie algérienne des Sciences et Technologies permettra de "créer une dynamique qui pourrait inciter et aider au développement des filières industrielles". "Je suis persuadé que c'est sur cette dynamique que les membres de l'Académie algérienne vont fonder leur ambition", a-t-il soutenu.