Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a souligné dimanche, par la voix de son représentant en Algérie, Hamdi Bukhari, la situation "de plus en plus insoutenable" des réfugiés sahraouis et a demandé à la communauté internationale de continuer à appuyer la réponse aux besoins de ces réfugiés. "La journée mondiale des Réfugiés est une opportunité pour souligner la situation de plus en plus insoutenable des réfugiés du Sahara Occidental et pour demander à la communauté internationale de continuer à appuyer la réponse aux besoins des réfugiés", a indiqué le HCR dans un communiqué rendu public à l'occasion de cette journée mondiale. Le même responsable a relevé, à l'issue d'une réunion ayant regroupé les trois agences de l'ONU (le PAM, l'UNICEF et le HCR), que "le degré d'attention à la crise a fortement diminué", estimant qu'il "est éclipsé par le nombre sans précédent des urgences humanitaires qui frappent le monde entier". Il a souligné, dans ce sens, que "la réduction des financements se traduira par une diminution de l'assistance et les gens continueront à souffrir". Par conséquent, les agences des Nations Unies se disent "confrontées à d'énormes difficultés pour répondre aux besoins humanitaires criants des réfugiés sahraouis, les secteurs de l'eau et de l'alimentation étant les plus touchés". Qualifiant la situation humanitaire "d'insoutenable", les agences indiquent que "les réfugiés ne reçoivent que 18 litres d'eau par jour", précisant que "la consommation journalière par personne est dix fois plus élevée dans le reste du pays". La même source note que le Programme alimentaire mondial (PAM) "a dû limiter la diversification des produits alimentaires en achetant les denrées les moins coûteuses, en vue d'assurer la distribution de vivres malgré la diminution des financements". Exprimant son inquiétude pour les mois à venir, le PAM déclare qu'il "se verra contraint, en juillet, de réduire le panier alimentaire de base", annonçant qu'il "n'a pas des ressources pour assurer des rations complètes au-delà de septembre, alors que la population ne survit que grâce à l'aide venant de l'extérieur". Pour le représentant du PAM en Algérie, Romain Sirios, "le moment d'arrêter l'assistance alimentaire ne pourrait être plus mal choisi", soulignant que "le risque est d'annuler les récents progrès enregistrés sur le plan nutritionnel, de déclencher des conséquences imprévisibles et de marquer le début de l'instabilité sociale, la distribution de vivres étant une condition essentielle de survie pour les réfugiés qui sont victimes d'une crise prolongée". Le représentant de l'Unicef en Algérie, Thomas Davin, a soutenu, pour sa part, que "ces réfugiés ont démontré une persévérance extraordinaire pour faire face à l'adversité". Il a ajouté que les agences des Nations Unies qui travaillent dans les camps de réfugiés sahraouis "continueront à plaider pour refocaliser l'attention sur cette crise oubliée et sous-financée". Rappelant, à cet effet, que "la crise des réfugiés sahraouis entre dans sa 40ème année", les trois agences onusiennes ont estimé que "la forte réduction des fonds alloués à la crise la plus oubliée du monde, se vérifie à un moment très délicat : durée extrêmement longue de cette crise et absence totale de perspectives quant à son règlement politique". De ce fait, les agences onusiennes demandent à ce que l'assistance humanitaire aux réfugiés sahraouis "tienne compte de la nature prolongée de la crise". La crise sahraouie est la plus ancienne opération prolongée du HCR et se classe deuxième parmi les plus longues crises de réfugiés du monde.