La pêche à la ligne constitue durant les longues journées de jeûne l'un des loisirs préférés de beaucoup de jeunes amateurs skikdis qui peuvent ainsi s'adonner à leur passion en attendant le coucher du soleil. Il est pour le moins difficile de les compter tant ils sont alignés serrés le long de la corniche de Stora formant une langue rangée de pêcheurs attendant patiemment que le flotteur prolongeant leur ligne se mette à "frétiller", signifiant qu'un poisson a mordu à l'hameçon. "En réalité, le poisson, on n'en a que faire, il nous arrive même de le rejeter à la mer car ce qui importe c'est la détente, la relaxation et les douces caresses de la brise marine, tout en pratiquant notre +sport+ favori", lâche Samir Redouani (28 ans), qui se présente en tant que "vrai passionné". Après la prière du Asr (vers 17H00), tous ces jeunes gens forment de petits groupes pour "prendre d'assaut" la corniche. Certains aiment à se placer sur un rocher, d'autres préfèrent planter leurs cannes sur le sable de la plage, mais tous scrutent d'un £il distrait le bout de leur ligne en taillant des bavettes entre copains. Samir assure fréquenter la cornique de Stora depuis le premier jour de ramadhan. "Après la fin d'une journée de travail éreintante passée devant un PC et au milieu d'un tas de paperasses, au bureau, je prends ma canne et à moi la Grande Bleue !", lance-t-il, assurant que la pêche à la ligne lui apprend aussi la patience et le plonge dans un état de sérénité. "Si j'accroche une prise ou deux, c'est le bonheur à mon retour à la maison en fin de journée, même si le f'tour est déjà prêt depuis longtemps", dit-il, se voulant un tantinet fataliste. Rencontré au port de Stora, Yacine Bouchouareb, 45 ans, affirme prendre son congé annuel durant le Ramadhan depuis que le mois sacré coïncide avec l'été. Cela permet, soutient-il, de "m'adonner à mon hobby adoré : la pêche à la ligne". Légèrement hâbleur, Yacine affirme "ramener chaque soir à la maison un panier plein de poissons". Contrairement à Yacine et à Samir, de nombreux autres pêcheurs préfèrent "taquiner" le poisson de nuit. Ils s'installent après la prière des Tarawih pour ne repartir qu'à l'approche du S'hour. Ils jurent à qui veut les entendre que les prises nocturnes sont "plus fréquentes". Diurne ou nocturne, la pêche reste, quoi qu'il en soit, le passe-temps favori des skikdis.