Plus de 5 millions d'enfants sont menacés de malnutrition en 2015 en Afrique à cause du réchauffement climatique, s'est alarmée l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO). "L'augmentation des températures a entraîné une diminution de 10% des productions céréalières ces dernières années en Afrique et cette baisse des productions pourrait être de 15% à 25% d'ici à 2030 à cause du réchauffement climatique de plus en plus important", a averti Vincent Martin, représentant de la FAO, lors d'une conférence sur les défis du changement climatique à Dakar. "Cette situation va affecter essentiellement les enfants (...) on estime à 5,8 millions les enfants qui vont souffrir de malnutrition en 2015, surtout dans le Sahel", a-t-il souligné. L'expert de la FAO a, ainsi, expliqué que "l'agriculture était au centre du développement économique dans plusieurs pays africains et elle est extrêmement vulnérable aux changements climatiques". "Le réchauffement climatique provoque une insécurité alimentaire puisque les cultures ne sont pas toujours disponibles ou sont difficilement accessibles", a-t-il poursuivi. Pour l'organisation, il faut un système alimentaire "plus efficace et plus résilient en incluant les questions climatiques dans les politiques agricoles". Il faudrait également "développer de nouveaux modèles agricoles comme le micro-jardinage ou l'agriculture écologique en diminuant l'utilisation de pesticides et promouvoir l'agriculture familiale qui produit 80% de l'alimentation mondiale". Pour le président du Conseil économique, social et environnemental de France, Jean Paul Delevoye, présent à cet événement, "l'Afrique fait face à un défi alimentaire parce qu'on ne peut quasiment pas augmenter les terres cultivables". "Selon les prévisions, d'ici 2030, on perdra 8% des récoltes vivrières dont le riz, le blé et le manioc et 600 millions de personnes pourraient être menacées de faim", a-t-il relevé. Le président du Conseil économique, social, et environnemental du Niger, Moussa Moumouni Djermakoye, a, pour sa part, estimé que "les inondations et la dégradation des sols sont autant de signes qui témoignent de la nécessité de renforcer le politiques agricoles en atténuant les émissions de carbone afin de s'adapter aux changements climatiques. Le fonctionnaire de la FAO a également cité la pluviométrie, comme étant un autre facteur induisant à la diminution des rendements agricoles. "Les pluies sont tardives et insuffisantes dans certaines zones, mais abondantes dans d'autres, entraînant des inondations, et 1,9 million de personnes ont été touchées par les pluies irrégulières entre 2003 et 2013", a rappelé M. Martin. "Il y a environ 200 millions d'Africains qui s'activent dans la pêche et l'aquaculture et qui dépendent de l'eau. A cause de problème de pluviométrie, il y en a qui s'orientent vers l'agriculture et augmentent les conflits déjà existants entre éleveurs et agriculteurs à cause d'un problème d'espaces", a-t-il conclu. Le réchauffement climatique est au centre des préoccupations mondiales étant données les retombées, parfois morbides, craintes par les experts sur l'Humanité.