La Société d'exploitation du tramway (Setram) d'Alger, dont les travailleurs sont en grève depuis 4 jours, ne peut pas octroyer dans l'immédiat la prime revendiquée par les grévistes, a indiqué mardi le directeur de Setram, Grigori Malet. "Setram a accepté l'octroi de la prime annuelle variable, basée sur le rendement individuel et collectif, aux opérateurs en leur proposant l'octroi d'une partie de cette prime dans l'immédiat et l'autre partie après un temps, chose que les grévistes ont refusé", a précisé M. Mallet dans une déclaration à l'APS. "Les opérateurs menacent de persister dans leur mouvement de grève s'ils ne perçoivent pas la totalité de la prime variable dans l'immédiat et Setram est dans l'impossibilité de les satisfaire", a déploré le responsable. Dans un souci de mettre fin à cette grève, Setram qui n'a pas reçu jusqu'à ce jour de revendication officielle, avait entamé des négociations avec les grévistes en acceptant toutes leurs revendication même l'octroi de la prime variable au même titre que les cadres et les agents de maîtrise, a-t-il souligné. Les cadres et les agents de maîtrise bénéficient d'une prime annuelle variable, (basée sur le rendement individuel et collectif) pendant que les opérateurs, eux, bénéficiaient d'une prime fixe, a-t-il expliqué. L'ensemble du personnel de Setram avait déjà revendiqué la mise en place d'une grille de salaire et d'une convention collective. Ces demandes ont été acceptées par Setram mais le processus a été bloqué à cause des grèves entamées par les salariés à Oran, Constantine et Alger. En approchant un nombre d'opérateurs grévistes au niveau de différentes stations du tramway longeant la rue Tripoli à Hussein-Dey, ils ont indiqué que "leur revendication essentielle consiste à l'octroi d'une prime annuelle variable comparable à celle octroyée au mois dernier aux cadres et aux agents de maîtrise". "Les opérateurs sont des agents de terrain et méritent au même titre que les cadres et les agents de maîtrise de percevoir une prime variable selon leur performance et rendement", ont-ils réclamé. "Nous voulons la totalité de la prime variable dans l'immédiat, ne nous pouvons plus attendre", ont-ils martelé."Nous ne disposons pas d'une grille de salaire, ni d'une convention collective jusqu'à ce jour", ont-ils ajouté. Les opérateurs (conducteurs, contrôleurs et guichetiers) de Setram d'Alger poursuivent ce mardi 7 juillet leur mouvement de grève pour le quatrième jour consécutif au détriment des usagers du tramway qui ont exprimé à l'APS leur "grand mécontentement". Cette grève n'a que trop durée, ce sont quatre jours de trop, "le tramway nous a facilité la vie mais maintenant il nous l'a rend dure", ont martelé quelques usagers rencontrés dans les différentes stations du tram longeant la rue Tripoli (Hussein-Dey). Malgré la disponibilité d'un service minimum plusieurs usagers du tram ont considéré que ce service "trop restreint", ne répond aucunement à la demande de la nombreuse clientèle. "Les tramways se font rares, et après une longue attente ces engins arrivent bandés et c'est impossible d'y monter", a relevé Mohamed avec colère. Nombreux étaient les usagers qui avaient emprunté des taxis pour arriver à l'heure à leur travail car le tramway avait pris du retard. "Après une demi-heure d'attente j'avais peur d'arriver en retard à mon travail alors j'ai pris un taxi, ça me coûte cher mais je suis obligée", a indiqué Safia, mère de trois enfants. Quant à Salim qui habite à Caroubier, ce dernier se rend depuis le premier jour de la grève à pied à Hussein-Dey afin de prendre le train pour rejoindre son lieu de travail à Alger.