De nombreux commerçants mozabites ont fermé mercredi boutique dans plusieurs grandes villes de l'Est du pays pour protester contre les évènements douloureux que connait, depuis début juillet, la région de Ghardaia. Ces fermetures, observées à Batna, Sétif, Constantine et, dans une moindre mesure, à Annaba et Bordj Bou Arreridj, a surpris les habitants des localités concernées, habitués à l'intense activité de ces commerces, surtout durant le Ramadhan. A Constantine, des commerçants originaires du M'zab soutiennent suivre l'appel lancé par le Conseil des notables de Ksar Guerrara pour dénoncer les nouvelles échauffourées vécues dans cette région. Dans la rue Larbi Ben-M'hidi (Trik Jdida), la totalité des commerçants mozabites, très nombreux dans cette artère, ont baissé rideau mercredi et accroché des écriteaux appelant à mettre fin à l'effusion du sang. Plusieurs parmi ces commerçants se sont rassemblés à proximité d'un local "en signe de solidarité avec les familles des personnes décédées et blessées" dimanche soir à Berriane, a précisé à l'APS Kacem, un tisserand originaire de Ghardaïa. Un appel à la grève est également suivi, rue Mohamed-Belouizdad (ex-St-Jean), mais il est nettement moins visible, les commerçants mozabites étant bien moins nombreux qu'à Trik Jdida. A Sétif, aucun des commerçants originaires de la wilaya de Ghardaïa qui foisonnent rue Mostefa Benboulaïd n'a ouvert son magasin mercredi, tandis qu'à Bordj Bou Arreridj et Annaba le mouvement est moyennement suivi, ont constaté les journalistes de l'APS. Vingt-deux (22) personnes sont décédées et plusieurs autres ont été blessées à Ghardaïa dans des heurts entre jeunes rivaux, depuis la reprise, début juillet, des incidents dans la région, selon un nouveau bilan fourni par la wilaya. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, s'est rendu ce mercredi à Ghardaïa pour s'enquérir de la situation, à la suite de ces événements.