Le film "Opération Maillot" du réalisateur Okacha Touita, retraçant le parcours du militant anticolonialiste, Henri Maillot, a été projeté jeudi à Alger. Produit par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC), dans le cadre du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie, ce long métrage de 120 mn met en lumière le parcours militant de Henri Maillot qui a déserté de l'armée française en 1956 pour rejoindre les maquis algériens et participé au combat libérateur. Le film débute par l'histoire de ce jeune aspirant de l'armée française qui décide de détourner un camion chargé d'armes au profit des Combattants de la libération (CLD), des groupes mis sur pied par le Parti communiste algérien (PCA), ayant rejoint dès leur création les rangs de l'ALN (Armée de libération nationale). Reproduisant l'époque coloniale, les scènes du film se sont déroulées en grande partie dans le maquis, matérialisé par des éléments évocateurs de vie quotidienne des combattants. Les scènes évoluent en suivant le déroulement chronologique des évènements qui ont succédé au détournement des armes, opéré par Henri Maillot le 4 avril 1956. Présenté comme une fiction, le film ne transcende en rien les faits et reste inspiré de la seule biographie de ce militant de la cause algérienne. A l'issue de la projection, le réalisateur a souligné que son oeuvre se voulait une "reconnaissance envers Henri Maillot et tous ceux qui ont contribué au combat libérateur du peuple algérien, entre autres Maurice Laban", un autre martyr de la cause algérienne tombé en même temps que Maillot. Pour le réalisateur, le film est "un devoir envers la mémoire d'un militant de la stature de Henri Maillot, martyr de la Révolution algérienne", à l'instar de tous les martyrs tombés au champ d'honneur. Okacha Touita affirme s'être entièrement appuyé sur les témoignages de proches de Henri Maillot, notamment sa soeur Yvette, pour restituer l'histoire de ce pied-noir mort les armes à la main pour que vive l'Algérie indépendante. De son côté, le jeune réalisateur français Martin Potard, qui a campé le rôle de Maillot, a souligné la difficulté de la tâche qui lui a été confiée, assurant qu'il a "essayé d'interpréter au mieux mon personnage, en me focalisant sur ses principaux traits". Mort dans une embuscade de l'armée française le 5 juin 1956 à l'âge de 27 ans, Henri Maillot a été élevé, en 1986, au rang d'officier de L'ALN à titre posthume.