Des pédagogues ont recommandé samedi à Alger d'accorder toute la priorité au volet de la formation des enseignants dans le cadre de l'approfondissement du processus de la réforme du système éducatif, tout en faisant part de leur "inquiétude" quant à la qualité et au niveau de cette formation. Approchés par l'APS à l'occasion de la Conférence nationale d'évaluation de la réforme de l'école, des pédagogues ont qualifié cette situation de "problème fondamental", appelant ainsi "à aider et à assister» les enseignants dans leur formation, lesquels ont la "responsabilité" de former les futures générations. Dans ce sens, le professeur-chercheur à l'université Alger-2 en éducation et en sociologie de la culture (Bouzareah), Mustapha Heddab, a relevé que la formation des enseignants demeure un "problème fondamental et compliqué". "Il faut aider les enseignants à améliorer leurs connaissances et à se documenter à travers des manuels et d'autres supports de documentation comme l'audiovisuel", a-t-il suggéré, jugeant "nécessaire" que les nouveaux enseignants passent par une phase de préparation à travers la création d'un réseau d'instituts de formation et de suivi. De son côté, l'inspectrice d'enseignement du français, membre du groupe spécialisé de discipline (GSD) chargé de rédiger les programmes de langue française pour les trois paliers, Hamida Koriche, s'est "félicitée" que la conférence ait repris les recommandations suggérées auparavant lors des rencontres régionales. Il s'agit notamment d'apporter une meilleure réflexion sur les nouvelles Technologies de l'information et de la communication (TIC) dans la professionnalisation des enseignants, a-t-elle dit, lesquels "ne doivent pas uniquement détenir ou justifier d'un diplôme pour enseigner". "Il faut une formation professionnalisant des enseignants afin qu'ils puissent prendre sérieusement en charge les élèves, sachant que l'objectif consiste à canaliser les savoirs savants des enseignants dans la classe", a préconisé Mme Koriche. Pour sa part, Benramdane Farid, conseiller au ministère chargé de la pédagogie, a insisté sur l'établissement d'"une évaluation et d'un diagnostic sans complaisance" de la réforme lancée en 2003, soulignant que le ministère de l'Education a voulu, à travers cette conférence, initier un "débat de société" sur l'enseignement et ce, avec la participation des différentes parties. "Il s'agit d'une attitude rétrospective en faisant le point sur l'application de la réforme puis en adoptant une position prospective en nous projetant sur l'année scolaire 2027-2028, année du bac des nouveaux élèves qui rejoindront l'école le mois de septembre prochain", a-t-il dit.