L'étude portant création de quatre sociétés d'impression dans le Grand Sud est à un stade "avancée" et "sera bientôt parachevée", a annoncé lundi à Alger le ministre de la Communication, Hamid Grine. "L'étude portant création de sociétés d'impression à Illizi, Tindouf, Tamanrasset et Adrar sera bientôt parachevée", a déclaré le ministre lors d'une rencontre avec la presse et les responsables de la Société d'impression d'Alger (SIA) en marge d'une visite à la société. L'Etat "ne renoncera pas à ces projets sous le couvert de la rationalisation des dépenses", a-t-il souligné. Le ministre a indiqué avoir effectué des visites d'inspection aux sites qui abriteront les sociétés d'impression dans le Grand Sud, ajoutant qu'il discuterait avec les autorités locales de leur rentabilité une fois l'étude prête. Dans ce contexte, M. Grine a ajouté avoir reçu des "garanties" de la part des walis concernés que "ces sociétés ne seront pas déficitaires en raison de la demande exprimée par plusieurs PME et elles bénéficieront de plans de charge à même de leur garantir une rentabilité assurée". Concernant la société d'impression de Bechar qui enregistre une perte annuelle de près de 2 milliards de dinars et celle de Ouargla qui enregistre une perte annuelle de près d'un milliard de dinars, le ministre estime que cette situation est "inconcevable" et que le déficit n'est pas du à "la mauvaise gestion mais plutôt au plan de charges". Pour faire face à cette situation, le ministre a indiqué avoir sollicité la ministre de l'Education nationale à l'effet d'assurer un plan de charges pour transférer le budget d'impression des manuels scolaires aux sociétés d'impression d'Alger, de Bechar, de Ouargla et pourquoi pas d'Oran et de Constantine dont il a reçu l'aval. Les manuels scolaires sont imprimés à l'Office national des publications scolaires (ONPS). Le budget des sociétés d'impression est tiré de celui de la wilaya. Les sociétés nationales d'impression assurent qualité et prix concurrentiels, a-t-il précisé, ajoutant que la demande concerne également d'autres ministères qui s'intéressent à l'édition de livres ou de publications pouvant aider les sociétés d'impression déficitaires. Les wilayas du sud devraient bénéficier des mêmes prestations que celles du nord concernant l'édition et du même droit à l'information, a-t-il dit, ajoutant que cet objectif sera atteint lorsque ces sociétés seront prêtes. La SIA "se distingue en tant que première société d'édition et d'impression au Maghreb, au vu de ses équipements modernes et de ses ressources humaines jeunes", a ajouté le ministre. Evoquant la distribution des journaux imprimés, le ministre a précisé que "depuis une année, le problème de distribution a été réglé et aujourd'hui, tous les journaux imprimés sont distribués", ajoutant avoir donné instruction aux responsables des sociétés d'impression de "ne pas imprimer les journaux qui ne sont distribués". A une question sur les dettes des journaux auprès des sociétés d'impression, le ministre n'a pas voulu avancer de chiffres à ce sujet, soulignant que beaucoup de ces créances datent des années 70 et concernent même des journaux qui ne paraissent plus. A cet effet, plusieurs affaires sont en cours au niveau de la Justice, a-t-il ajouté. Apres avoir demandé aux sociétés d'impression d'épurer leurs dettes, M. Grine a affirmé que "certains journaux qui ne s'acquittaient pas régulièrement des droits d'impression, commencent à les payer aujourd'hui", exprimant le souhait que le problème "des dettes" soit réglé de façon définitive à la fin 2015 ou début 2016 au plus tard. Il a demandé aux directeurs des sociétés d'impression "de ne pas compliquer la situation pour les journaux privés qui ont l'intention de payer, sans dépasser la date limite qui sera fixée au préalable". Il a également rappelé qu'après sa nomination à la tête du ministère en mai 2014, il avait lancé un appel aux sociétés d'impression pour "assainir leur situation financière, car certaines d'entre elles avaient atteint un seuil intolérable, à cause de l'excès de bonne foi". Il a en outre demandé aux directeurs des sociétés d'impression de "rationaliser leurs dépenses, de ne plus imprimer les journaux mauvais payeurs et de fixer une deadline n'excédant deux à trois mois aux journaux pour s'acquitter de leurs créances, tout en établissant un échéancier pour les plus endettés". "L'Etat ne peut pas perdre de l'argent indéfiniment", a-t-il estimé. L'Algérie est "le seul pays qui assure de telles conditions et de telles facilitations aux journaux", a affirmé M. Grine. M. Grine a, enfin, déploré que le tirage de la majorité des journaux ne se fasse pas au niveau des sociétés d'impression régionales, et ce en dépit des efforts du ministère pour que les journaux soient distribués à travers tout le territoire national.