Touristes ou visiteurs de la ville d'Alger, tout comme les habitants de la cité, ont constaté non ans quelques désagréments que les travaux de réhabilitation du vieux bâti se poursuivent toujours. Que ce soit au centre-ville comme aux boulevards Zighout-Youcef, Krim-Belkacem, Frantz-Fanon et Didouche-Mourad ou dans les communes d'El Harrach et Hussein Dey, les échafaudages sont devenus un décor familier sur lesquels les employés s'adonnent à "des acrobaties" pour décaper les murs des bâtisses, les repeindre et leur redonner une seconde vie. A l'intérieur des bâtiments, il s'agit aussi de consolider escaliers et rampes d'escaliers, souvent en bois, ainsi que la rénovation des ascenseurs: le tout pour réhabiliter des immeubles dont beaucoup datent du 19e et 20e siècles. Le défi étant, selon des urbanistes, de leur redonner ''leur cachet initial''. La rénovation consiste aussi à refaire les façades ainsi que l'étanchéité et la toiture tout en en procurant un soin particulier aux balcons, ornés de gorgones, sirènes et autres motifs décoratifs chers au style baroque. Dans la wilaya d'Alger, 120.000 vieilles bâtisses, dont certaines construites depuis trois siècles, sont sur le point de subir une opération de diagnostic pour être expertisées, et que ce soit dans le centre historique ou dans d'autres communes et qui sont en attente de réhabilitation. Des quartiers anciens situés à Sidi M'hamed, Hussein Dey, El Harrach ou encore Bab El Oued subissent des opérations de réhabilitation qui ont été lancées en février 2014 pour concerner la remise en l'état de 792 immeubles vétustes à usage d'habitation. Et, une fois ces travaux achevés, habitants et visiteurs pourront à nouveau contempler une capitale qui a repris ''des couleurs et ses anciennes formes'' architecturales. Alger, qui aspire à devenir une capitale de statut méditerranéen accompagne ces travaux de réhabilitation par d'autres actions comme le réaménagement des trottoirs et la remise au point de l'éclairage public pour une enveloppe financière de 1,393 milliard de DA. Rien que dans les communes du centre-ville, 1.433 immeubles de 22.859 logements ont besoin d'être rénovés et consolidés dont 792 immeubles de 13.791 logements étaient en cours de réhabilitation mi-2015. Le coût de l'opération est de sept (7) milliards de DA avancés à hauteur de cinq (5) Mds de DA par le ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la ville, alors que la contribution financière de la wilaya d'Alger est de deux (2) Mds de DA. C'est le prix à payer pour que des boulevards de la capitale qui portent les noms d'illustres héros de la guerre de libération nationale comme Larbi Ben M'hidi, Hassiba Ben Bouali ou encore le colonel Amirouche puissent à nouveau être la fierté des Algérois. Néanmoins, tous doivent patienter car les chantiers n'ont enregistré que de faibles taux d'avancement hormis ceux situés à proximité de la Grande Poste, de la rue Abdelkrim Khettabi ou encore de la place Emir Abdelkader sur la rue Larbi Ben M'hidi. En plus des entreprises algériennes, certains chantiers sont pris en charge par des opérateurs espagnol et italien pour déployer leur savoir-faire et leur expérience dans la rénovation urbaine et la réhabilitation d'immeubles vieux de plusieurs siècles. Le programme de réhabilitation du vieux bâti à Alger porte sur 55.302 logements répartis sur les 14 communes du centre-ville et les 792 immeubles actuellement en cours de réfection de la première phase d'un ambitieux projet de rénovation urbaine dans les grandes villes du pays. C'est le président Abdelaziz Bouteflika, qui a ordonné cette grande opération de rénovation urbaine après avoir constaté lors de ses déplacements dans de nombreuses wilayas l'état de délabrement avancé de plusieurs immeubles datant de l'ère coloniale. (Par Ahmed Mesbah)