Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, a appelé mardi à Alger l'ONU à "assumer ses responsabilités" en permettant au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination, conformément à la légalité internationale et aux résolutions onusiennes pour la décolonisation du Sahara occidental. M. Ould Salek a réitéré, lors d'une conférence de presse, la disponibilité de son pays à coopérer avec l'ONU, son secrétaire général et son envoyé personnel, pour "mettre un terme à l'occupation marocaine illégale du Sahara occidental". Le gouvernement sahraoui et le Front Polisario appellent l'ONU et la communauté internationale à faire pression sur le Maroc pour l'amener à respecter la légalité internationale, a-t-il dit. "Le respect de la légalité internationale impose de mettre un terme à l'occupation illégale d'importantes parties de la République sahraouie par le Royaume du Maroc, qui ne respecte pas les frontières, viole les accords et piétine tous les principes juridiques, politiques et humains qui sont des dénominateurs communs entre Etats et peuples du monde", a-t-il affirmé. Par ailleurs, M. Ould Salek a indiqué que la cause sahraouie "a été confortée davantage" grâce à l'avis juridique de l'Union africaine (UA) publié récemment, le qualifiant de "victoire historique". Cet avis a donné "une forte impulsion" à la question sahraouie aux niveaux continental et mondial, notamment "du point de vue de la loi". A cette occasion, le ministre sahraoui a présenté les principaux points contenus dans l'avis juridique de l'UA dont celui affirmant que "le Maroc est un Etat colonisateur qui n'a aucune légitimité sur le Sahara occidental et qui n'a pas droit d'autorité sur ce territoire". Cet avis juridique avait également reconnu, "le droit du peuple sahraoui à l'auto-détermination et à l'indépendance à travers un référendum juste et libre". En outre, l'UA avait souligné que "les accords conclus entre le Maroc et d'autres parties sur l'exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental sont caducs", estimant que le gouvernement sahraoui et le Front Polisario, seuls représentants du peuple sahraoui, étaient les seuls habilités à signer ce genre d'accords. L'UA avait par ailleurs appelé les pays membres de l'ONU et leurs partenaires à "cesser de maintenir le statu quo au Sahara occidental ou de légitimer la situation à travers l'exploitation des ressources naturelles". Cet avis juridique intervenait suite à l'appel de l'UA lors de son dernier sommet à Johannesburg (Afrique du Sud), lancé à l'Assemblée générale de l'ONU, de "fixer une date pour la tenue d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental en tant qu'instance chargée de la décolonisation".