Le Franco-Serbe Daniel Darko Janackovic, en passe de s'engager avec le RC Arbaâ, va devenir le huitième entraîneur étranger dans le championnat de Ligue 1 algérienne de football cette saison, traduisant le recours massif des dirigeants des formations de l'élite aux techniciens d'outre-mer. Avec l'arrivée de Janackovic, qui supervisera ''Ezzarga'' à l'occasion de son match en déplacement contre la JS Saoura ce samedi (19h00), la moitié des clubs de la Ligue 1 composée de 16 pensionnaires, sont désormais dirigés par des techniciens étrangers. Rien que pour ce nouvel exercice 2015-2016, quatre clubs sont allés chercher des entraîneurs en dehors du pays : le CS Constantine (Hubert Velud), la JS Saoura (Bernard Simondi), le MO Béjaia (Alain Geiger) et la JS Kabylie (Dominique Bijotat). Trois coachs d'outre-mer sont parvenus à gagner la confiance de leurs dirigeants après leur parcours avec leurs clubs respectifs la saison passée: Arthur Jorge (MC Alger), Alain Michel (CR Belouizdad) et Jean-Michel Cavalli (MC Oran). Seulement, au vu de l'interminable série de démission et de limogeage des entraîneurs ayant marqué le championnat algérien ces dernières années, l'avenir de ces coachs avec leurs équipes respectives reste tributaire des résultats qu'ils vont réaliser au fil des matchs. Il y a lieu de faire remarquer dans ce chapitre, que l'école française est présente en force cette saison avec pas moins de cinq entraîneurs : Velud, Bijotat, Simondi, Cavalli et Michel. La filière portugaise est représentée par l'ancien célèbre coach du FC Porto, Arthur Jorge (détenteur de la Coupe d'Europe des clubs champions de 1987), alors que le Suisse Geiger, qui a déjà exercé en Algérie sous les couleurs de la JS Kabylie, l'ES Sétif et le MC Alger, est le porte flambeau de l'école helvétique. D'anciens internationaux ''grillés'' Dans la foulée, les présidents des clubs algériens font de moins en moins confiance aux entraîneurs locaux, notamment les anciens internationaux des années 1990 qui donnaient pourtant l'impression d'arriver en force au cours de l'intersaison. Ainsi, Mourad Karouf (JS Kabylie), Omar Belaoui (MC Oran) et Bilel Dziri (RC Arbaâ), n'ont pas fait long feu avec leurs clubs respectifs. Les observateurs pensaient que la consécration de l'ES Sétif en Ligue des champions d'Afrique, la saison passée sous la houlette de Kheireddine Madoui -- un ancien coéquipier en équipe nationale du trio en question -- allait enfin baliser le chemin à la nouvelle génération des entraîneurs locaux pour s'imposer. Le président de la JS Kabylie, Mohand Cherif Hannachi, a lui même tenté l'expérience, en promouvant Karouf au poste de premier responsable technique des ''Canaris''. ‘‘Si j'ai décidé de nommer Karouf aux commandes techniques de mon équipe première, c'est parce que j'ai cru en la reproduction du scénario de Madoui avec l'ESS, mais je me suis rendu compte tout de suite que je me suis trempé de choix'‘, a déclaré Hannachi vendredi à la radio nationale. En effet, il a suffi que le club kabyle trébuche dès les premières journées du championnat, pour que Hannachi montre la voie de sortie à son jeune entraîneur. Mais Belatoui, démis de ses fonctions au RCR après seulement trois journées de compétition, refuse que l'on fasse des entraîneurs un bouc émissaire. ‘‘Le problème n'est pas dans les entraîneurs, les dirigeants devront aller le chercher ailleurs'‘, insiste-t-il à dire. En revanche, l'USM Alger, habituée ces dernières années à engager des entraîneurs étrangers, est dirigée depuis juin dernier par un technicien franco-algérien, Miloud Hamdi. Ce dernier a été recruté en tant qu'entraîneur adjoint, mais un concours de circonstances lui a permis jusque-là de s'imposer en patron de la barre technique des Rouge et Noir. Hamdi, inconnu auparavant dans les milieux footballistiques algériens, a mené avec brio son équipe vers les demi-finales de la Ligue des champions d'Afrique qu'il disputera dans deux semaines. Il est tout simplement sur les traces de Madoui.