Cette rencontre, qui doit se solder, aujourd'hui, par « un relevé de recommandations opérationnelles » à même de constituer un traitement étiologique et non symptomatique du terrorisme sous toutes ses facettes, s'inscrit dans le sillage des initiatives annoncées par le sommet de la Maison Blanche, tenu en février dernier, et de la réunion sur « l'extrémisme violent » prévue en septembre prochain à New York, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, pour l'élaboration des stratégies internationales de lutte contre le terrorisme. Les Nations unies, l'Union africaine, les Etats-Unis, les organisations régionales (Cédéao, Ligue arabe, etc.) saluent cette conférence sur l'extrémisme et la déradicalisation. Sans gros moyens, quasiment sous un embargo international, y compris pour l'achat des balles, l'Algérie a mené contre ce phénomène transnational une politique multisectorielle. Inscrite dans la durée, l'approche algérienne a donné des résultats concluants. « La démocratie participative, l'Etat de droit, ainsi que la mise en œuvre de politiques socioéconomiques basées sur la justice sociale et l'égalité des chances constituent les instruments prioritaires de la lutte contre le terrorisme et les meilleurs remparts contre la propagande de l'extrémisme violent et ses campagnes de recrutement », dira en ouvrant les travaux, Abdelkader Messahel, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la ligue des Etats arabes. La lutte contre le terrorisme doit s'étendre à toute la société Les hauts fonctionnaires et les experts venus d'une cinquantaine de pays planchent sur huit thèmes s'articulant entre autres, sur « l'importance et le rôle de la lutte contre l'extrémisme violent dans le combat contre le terrorisme », « le rôle du système judiciaire, y compris en milieu carcéral », « le rôle des instances religieuses », « la réhabilitation et la réintégration », « l'éducation, la formation professionnelle et l'emploi »... « Préoccupée par la montée des extrémistes, l'Algérie, dira Messahel, reste convaincue que la lutte contre le terrorisme et ses matrices idéologiques est une œuvre de longue haleine qui nécessite la conjonction des efforts et des moyens de toute la communauté internationale ». Précision de Messahel : seul un Etat fort et capable d'assumer ses lois est à même de lutter contre les hordes terroristes. « C'est grâce à un Etat fort et capable, mis en œuvre et consolidé sous la direction du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, que l'Algérie a pu combattre, avec succès, le terrorisme qui dure depuis les années 1990 et mettre en œuvre la politique de réconciliation nationale dans le respect de l'ordre constitutionnel, des lois de la République et des droits de l'homme », dira-t-il. Internet doit être un instrument au service du progrès Messahel est revenu sur la xénophobie et l'islamophobie. Selon le ministre algérien, « la lutte contre l'extrémisme violent et le terrorisme doit aussi inclure la lutte contre la xénophobie et l'islamophobie, lesquelles s'affirment comme les nouveaux visages de l'extrémisme violent. Non seulement ces fléaux sont en expansion et portent atteinte à la dignité des communautés musulmanes vivant dans certains pays d'accueil, mais ils menacent aussi leur sécurité morale et, de plus en plus, leur intégrité physique ». Les deux fléaux contribuent, selon lui, à « la radicalisation et au recrutement dans les rangs des groupes extrémistes et même terroristes ». « Des réponses institutionnelles audacieuses doivent constituer les socles de la lutte contre ces fléaux », dit-il et « la distinction entre l'Islam, religion de paix et de tolérance, et l'extrémisme est une exigence de tous les instants qui interpelle la communauté internationale ». En conclusion, Messahel dira : « Internet constitue le support préféré de la propagande terroriste et la meilleure agence de recrutement des groupes terroristes. »