La politique de réconciliation nationale a consisté à préserver la cohérence et l'harmonie de la société algérienne en s'inspirant des valeurs spirituelles et morales séculaires du peuple algérien, a souligné à Washington, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. Mettant en exergue le combat mené par l'Algérie dans sa lutte contre le terrorisme, lors de la Conférence internationale sur l'extrémisme violent, M. Messahel a indiqué que la «politique de réconciliation nationale a consisté à préserver la cohérence et l'harmonie de la société algérienne en s'inspirant des valeurs spirituelles et morales séculaires du peuple algérien, valeurs faites de tolérance, d'humanisme et de sacralité de la vie humaine ». Ces valeurs rappellent, a-t-il dit, que l'Islam a toujours été un ciment fédérateur et une source de lumière, de paix, de liberté et de tolérance en Algérie. Selon M. Messahel, "grâce à cette politique de réconciliation nationale plus de 15000 repentis ont accepté de se rendre de leur propre gré, permettant de sauver ainsi des centaines ou même des milliers de vie humaines, alors que 95% des contentieux entrant dans le cadre des dispositions de la Charte sur la réconciliation nationale ont été pris en charge". Réitérant l'engagement du gouvernement algérien de poursuivre « avec la rigueur de la loi toute personne qui portera atteinte à l'intégrité des citoyens et de leurs biens ou à la stabilité et la sécurité du pays, M. Messahel a indiqué que le gouvernement entend poursuivre «la mise en œuvre de la réconciliation nationale». Développant la stratégie de lutte contre le terrorisme de l'Algérie, le ministre a expliqué que la déradicalisation a constitué un axe majeur de cette stratégie. Elle a consisté à « consolider les fondements du référent religieux national par la promotion de la culture de l'Islam authentique prônant l'humanisme la tolérance et l'harmonie sociale». Il a cité dans ce sens un nombre de mesures prises par l'Algérie dont la préservation du patrimoine cultuel des idées contraires aux référents religieux nationaux, la réappropriation par la mosquée de son véritable rôle cultuel, culturel, social et éducateur, indiquant qu'une nouvelle carte nationale des mosquées est en gestation et, l'introduction du thème de la prévention contre l'extrémisme violent dans les Sermons des imams, l'enseignement coranique et les autres manifestations religieuses. Parmi ces mesures aussi la participation des guides religieux (et religieuses) dans les actions de sensibilisation de proximité contre le phénomène de la violence et de l'extrémisme, la réorganisation de l'institution de la fetwa, la formation et l'encadrement des imams appelés à exercer au milieu de la communauté algérienne établie à l'étranger, le lancement de la ligue des Oulémas du Sahel pour un Islam modéré et pacifique ainsi que la création prochainement, d'un Observatoire national de lutte contre l'extrémisme religieux. M. Messahel a également mis en évidence le déploiement d'une intense activité à tous les niveaux aussi bien bilatéral que régionale et international, dans le cadre de sa stratégie de lutte, rappelant qu'en Afrique, la nouvelle architecture de paix et de sécurité ainsi que l'arsenal juridique mis en place sous l'égide de l'UA accordent une place prépondérante à la lutte contre le terrorisme, relevant la «précieuse contribution » à cette lutte du Comité d'état major opérationnel conjoint (CEMOC), l'Unité de fusion et de liaison (UFL) et le processus de Nouakchott, ainsi que l'apport du Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme (CAERT) et l'Afripol, dont le siège est aussi à Alger. La coopération bilatérale avec l'ONU, a poursuivi le ministre délégué, s'est traduite par la mise à disposition de l'ONU d'une quantité consistante de matériel documentaire, d'archives manuscrites et audiovisuelles, ainsi que de courts métrages et de documentaires dans un format approprié à l'action de déradicalisation et de compréhension visant à contrer l'incitation au terrorisme. L'Algérie qui est membre fondateur et actif du Forum global de lutte contre le terrorisme (GCTF), accueillera les 24 et 25 mars prochain la 3eme réunion de son groupe de travail sur le Sahel et, au cours de cette année, dans le cadre du Conseil de paix et de la sécurité de l'Union africaine, une réunion de haut niveau consacrée aux questions de financement du terrorisme. Outre ces axes, le ministre a évoqué l'action des forces de sécurité, menée dans le strict respect des lois de la République et des engagements de l'Etat en matière de protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales, et qui a bénéficié du soutien actif de la population, qui n a pas hésité à s y impliquer pleinement par une mobilisation armée et institutionnellement structurée dans le groupe de légitime défense, ainsi que l'axe portant consolidation de l'Etat de droit, le renforcement des institutions démocratiques et la promotion de la justice sociale et des droits de l'homme et des libertés fondamentales.