La Conférence d'Alger débouchera sur des recommandations opérationnelles et des stratégies et des programmes à même de contribuer au renforcement des capacités des pays participant à la lutte contre le terrorisme. La Conférence internationale sur la lutte contre l'extrémisme violent et la déradicalisation s'est ouverte, hier à Alger, avec des messages forts et porteurs d'espoir quant à un monde sans cesse menacé par l'hydre terroriste. Ils sont plus d'une cinquantaine de pays représentant les cinq continents et les différentes organisations mondiales à répondre à l'appel d'Alger. Une initiative, rappelons-le, encouragée par les Nations unies, et qui vient en prolongement aux travaux du sommet de la Maison-Blanche sur l'extrémisme violent, tenu le 19 février 2015. Souhaitant partager son expérience sur la lutte contre les racines de ce fléau, l'Algérie s'est exprimée à travers son ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, qui a ouvert les travaux de cette Conférence internationale. Des travaux qui aboutiront, selon le ministre, sur "des recommandations opérationnelles et surtout sur des stratégies et programmes à même de contribuer au renforcement de nos capacités respectives de lutte contre l'extrémisme et le terrorisme". Dans son discours d'ouverture, Abdelkader Messahel a réaffirmé la conviction de l'Algérie que "la lutte contre le terrorisme et ses matrices idéologiques est une œuvre de longue haleine qui appelle à la conjonction des efforts de toute la communauté internationale". Ceci avant de s'étaler sur le plan interne : "L'Algérie a mené une politique de déradicalisation multisectorielle inscrite dans la longue durée et vise, au niveau religieux, la préservation du référent religieux de la société algérienne des idées néfastes véhiculées dans notre société dans un passé récent." Une démarche qui s'appuie, toujours selon le ministre, sur "l'amélioration de la formation des imams, la gestion des mosquées, la réappropriation par celle-ci de leur véritable rôle cultuel, éducateur et social". Le tout sera couronné prochainement, affirme Abdelkader Messahel, par la création d'un Observatoire national de lutte contre l'extrémisme religieux et une académie des sciences du fiqh (interprétation du Coran). De son côté, la chef de la délégation des Etats-Unis d'Amérique, Paege Alexander, a insisté dans son propos, sur l'échange d'informations, déjà sur le plan interne des pays, à savoir entre les comités locaux et les gouvernements, et ensuite à l'échelle internationale entre les différents Etats engagés dans la lutte contre le terrorisme. "Nous avons besoin de nouveaux engagements. Aucun gouvernement ou société ne peut détenir à lui seul la solution", a-t-elle souligné. L'autre intervenant, le commissaire paix et sécurité à l'Union africaine (UA), Smaïl Chergui, a, lui aussi, insisté sur le partage de l'information "même avec les pays non concernés" encore par la menace. En rappelant que l'Afrique était le premier continent à comprendre la nécessité d'une mobilisation et une réaction internationale, Smaïl Chergui n'a pas omis de citer pourquoi cette région du monde a tant souffert. "Il faut comprendre les populations qui vivent dans l'injustice et des écarts avec leurs gouvernements", a-t-il averti. M.M.