L'Union européenne (UE) a de nouveau appelé lundi les parties antagonistes libyennes à approuver "rapidement" l'accord proposé par l'ONU pour la formation d'un gouvernement d'unité nationale. "L'Union européenne appelle toutes les parties libyennes à approuver rapidement et à soutenir cet accord pour que la Libye puisse prendre le chemin de la paix et de la prospérité", ont indiqué les 28 pays membres de l'UE, dans une déclaration commune. L'ONU a proposé la semaine dernière les noms du Premier ministre et des ministres appelés à faire partie d'un gouvernement d'union nationale en Libye, première étape d'un accord âprement négocié depuis des mois et censé sortir le pays du chaos. L'émissaire de l'ONU, Bernardino Leon, a annoncé qu'un consensus avait été trouvé sur le nom d'un Premier ministre, Fayez el-Sarraj, et de 17 ministres dont deux femmes, et trois vice-Premiers ministres. Les deux Parlements rivaux --l'un siégeant à Tobrouk (est), reconnu par la communauté internationale et l'autre à Tripoli (capitale) sous la coupe de milices de Fajr Libya-- doivent cependant donner leur aval à cette liste. "C'est une étape qu'il est essentiel de franchir maintenant. Ceux qui sont tentés de faire obstruction à cet accord seront tenus pour responsables", a indiqué l'UE dans le texte adopté lors d'une réunion à Luxembourg. Les Européens ont déjà menacé de sanctions les participants aux pourparlers qui empêcheraient d'aboutir à une solution politique, alors que le pays, livré au chaos, et où se sont implantés des groupes se réclamant de l'organisation terroriste autoproclamée "Etat islamique" (EI/Daech), est divisé avec deux gouvernements et deux parlements. Les pays de l'UE font face depuis plus d'une année à un flux de réfugiés et de migrants sans précédent. Une grande partie de migrants et de réfugiés partent de Libye pour tenter de rejoindre l'île italienne de Lampedusa qui n'est située qu'à un peu plus de 300 kilomètres des côtes libyennes. Près de 515.000 réfugiés ont traversé la Méditerranée depuis le début de l'année et environ 3.000 ont péri ou sont portés disparus, selon un bilan du Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). Le Conseil de sécurité de l'ONU a donné vendredi son aval à l'Union européenne pour arraisonner en haute mer des navires de migrants venant de Libye qui tentent de gagner l'Europe.