La communauté internationale attend impatiemment la confirmation de l'accord Ce n'est pas la première fois que Bruxelles hausse le ton. L'Union européenne, dont la pression sur les factions libyennes concernées par le dialogue inclusif qui fait pression ne s'est pas relâchée depuis des mois, a appelé ces dernières à former «rapidement» un gouvernement d'union nationale, en approuvant sans tarder l'accord proposé par la médiation onusienne. Cet appel pressant lancé par les 28 membres de l'organisation européenne dans une déclaration commune invite toutes les parties libyennes à approuver rapidement et à soutenir cet accord «pour que la Libye puisse prendre le chemin de la paix et de la prospérité». Le représentant du secrétaire général de l'ONU pour la Libye, Bernardino Leon, avait proposé la semaine dernière les noms du Premier ministre et des ministres appelés à faire partie d'un gouvernement d'union nationale en Libye, première étape d'un accord négocié âprement depuis des mois et censé sortir le pays du chaos. Il avait par la même occasion indiqué que l'accord était approuvé par toutes les parties au dialogue inclusif, salué en cela par l'Algérie qui a qualifié de «crédible» cette avancée dans un processus difficile et jalonné de plusieurs phases d'incertitudes. Le responsable de la mission onusienne avait également annoncé qu'un consensus avait été trouvé sur le nom d'un Premier ministre, Fayez el-Sarraj, et de 17 ministres dont deux femmes, et trois vice-Premiers ministres, une proposition qui devait cependant être approuvée par les deux Parlements rivaux de Tobrouk et de Tripoli dont on attend toujours qu'ils donnent leur aval à cette liste. ́ ́C'est une étape qu'il est essentiel de franchir maintenant. Ceux qui sont tentés de faire obstruction à cet accord seront tenus pour responsables ́ ́, indiquent les 28 Etats membres de l'UE dans un texte adoptés par leurs chefs de la diplomatie à l'occasion d'une réunion à Luxembourg. Ce n'est pas la première fois que Bruxelles hausse le ton car les Européens ont déjà menacé de sanctions les participants aux pourparlers qui empêcheraient d'aboutir à une solution politique, alors que le pays, livré au chaos et où se sont implantés des groupes se réclamant de l'Etat islamique, est divisé avec deux gouvernements et deux parlements. Anticipant la concrétisation de l'accord et l'entré en lice du gouvernement d'union nationale proposé par l'Onu, Bruxelles a déjà préparé un paquet d'aide au futur gouvernement de 100 millions d'euros et ne manque pas d'insister sur l'aide ́ ́immédiate et substantielle ́ ́ qu'elle est prête à fournir dés que cette étape sera franchie par les protagonistes libyens. Le service diplomatique de la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a aussi étudié une possible assistance dans le domaine sécuritaire, pour protéger des sites sensibles comme des ports ou bâtiments gouvernementaux, mais l'UE reste à ce stade discrète sur ce sujet, estimant qu'elle doit d'abord recevoir une demande en ce sens des autorités, une fois que celles-ci auront formé un gouvernement.