La grande mosquée d'Alger "ne servira à pas à l'embellissement de la capitale ou du front de mer mais à sécuriser la vie intellectuelle et confessionnelle des Algériens", a indiqué mercredi à Alger le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aissa. "L'usage de cette mosquée n'est pas l'embellissement de la capitale ou le front de mer mais nous voulons sécuriser la vie intellectuelle et confessionnelle des Algériens", a répondu M. Aissa à une question sur le maintien de la construction de cette mosquée en dépit de la chute des cours de pétrole. "Nous ne voulons plus avoir deux niveaux d'islamité, ni un niveau d'Islam officiel et un niveau d'Islam d'opposition et de résistance, c'est pourquoi nous avons besoin de cette grande mosquée parce qu'elle est emblématique et symbolique", a ajouté le ministre lors du forum du quotidien Liberté. Pour M. Aissa, cet édifice "est un peu +l'imam des autres mosquées+ dans lequel va siéger le conseil de la fatwa, le conseil national de l'orientation le conseil national de l'apprentissage du saint Coran, le centre culturel référentiel algérien, la bibliothèque religieuse référentielle algérienne et la faculté du saint Coran qui formera des imams", soulignant la nécessité d'une autorité suprême qui illuminera et orientera les autres institutions. M. Aissa a indiqué, dans ce sens, qu'il fallait un collège de savants "engagés, patriotiques et très bien formés pour gérer la chose religieuse, afin que les Algériens fassent confiance à leur autorité religieuse". Interrogé sur l'option du mufti de la République, M. Aissa a indiqué que son département "n'avait jamais" défendu l'option du grand mufti de la République, mais plutôt l'institutionnalisation de la fetwa (à travers une institution de la fetwa), avec des personnes ayant le bagage et les compétences nécessaires, notamment la maîtrise du saint Coran (son exégèse), de l'arabe, du Hadith pour assurer leur entrée dans cette institution. Questionné sur le courant salafiste en Algérie, le ministre a indiqué que la salafité "n'est pas un problème, car il a des références algériennes, dévoué à sa nation et à sa patrie". "Ce qui n'est pas accepté, c'est le courant salafiste. Le salafisme c'est la doctrine, la politique (usage de la religion à des fins politiques) et l'idéologie, qui se met au service d'agenda externes pour casser le choix du malékite en Algérie en vue de nous imposer une façon de vivre". S'agissant du prosélytisme chrétien en Kabylie, M. Aissa a indiqué que le "vrai" prosélytisme se pratique dans les frontières Sud du pays ainsi que celles Est et Ouest dans un souci de "soustraire à l'Algérie une partie de son autorité sous l'appellation de minorités religieuses". "Notre problème n'est pas la chrétienté mais le prosélytisme qui est diligenté par des officines qui siègent à l'étranger et ayant des relais en Algérie", a-t-il expliqué.