Le ministre de la Communication, Hamid Grine, a appelé au professionnalisme et à la consécration de l'éthique dans un entretien accordé à l'APS à la veille de la célébration de le Journée nationale de la presse. Question : Le 22 octobre est célébrée la Journée nationale de la presse, décrétée par le président de la République en 2013. Quelle est la symbolique d'une telle célébration pour une corporation qui a consenti d'énormes sacrifices pour consacrer le droit du citoyen à l'information ? Réponse : La question contient déjà une partie de la réponse. Vous l'avez dit, la presse algérienne a une histoire qui n'a pas commencé avec le pluralisme médiatique, mais qui remonte plutôt aux premières années de la résistance à l'entreprise coloniale. C'est cette symbolique que le Président de la République, Monsieur Abdelaziz Bouteflika a voulu faire porter à cette journée en la décrétant le 22 octobre, journée qui symbolise la résistance. Bien plus tard, d'ailleurs, et forte de cette histoire, la presse algérienne libre et plurielle a consenti de grands sacrifices en opposant sa plume républicaine au langage de la violence. Question: Pour la première fois le prix du journaliste professionnel du président de la République va être décerné cette année aux professionnels des médias. Au-delà de la distinction, quelle contribution est attendue à travers l'instauration de ce genre de prix ? Réponse : En tant que prix éminent de la république, la contribution que le prix du Président de la République du journaliste professionnel doit susciter, doit être à sa mesure et à sa hauteur. Je dois, par ailleurs, attirer l'attention sur le fait que tout ce qui va se passer ce jour-là représente beaucoup de faits inédits à la fois. Des faits qui traduisent une idée force dont la vision, portée dès le départ par le Président de la République, a été exprimée, par lui, de fort belle manière dans sa feuille de route du 3 mai 2014. La presse et l'espace médiatique en général, dans notre pays, ont atteint une étape de leur développement où ils interrogent trois aspects de leur existence. Le premier est lié au passé sur lequel ils doivent capitaliser pour mieux appréhender le présent et l'avenir. Le deuxième est lié au professionnalisme et son pendant éthique. Le troisième est lié au mérite dont la culture doit être renforcée. Il me semble, à ce titre, que le Président a fait en sorte que ces trois aspects soient parfaitement pris en charge par les faits de cette seule Journée nationale de la presse. C'est dans cet esprit que nous attendons, bien évidemment, à travers l'instauration de ce prix, au-delà des reconnaissances méritoires dont il va procéder, qu'il soit le point de départ et de mire d'une conception de la profession qui nous réinstalle définitivement dans l'espace que nous appelons de nos veux, à savoir celui du professionnalisme et de la consécration éthique. Question: L'instauration de la carte nationale du journaliste professionnel permettra-t-elle d'assainir la corporation ? Où en est l'état d'avancement des autres chantiers du ministère en matière d'organisation du secteur comme le Conseil de l'éthique et l'Autorité de régulation de la presse écrite ? Réponse : Il ne faut pas prêter à la Carte nationale du journaliste professionnel des vertus qu'elle n'a pas. En même temps, il faut lui reconnaître le mérite d'être l'instrument d'une organisation des journalistes professionnels autrement plus efficace, dans le sens où elle donne de la visibilité à ces effectifs, autrefois indistincts de journalistes qui se confondaient avec une foule d'autres intervenants qui n'ont rien à voir avec la profession. Il n'y a pas plus engageant, dans ce paysage confus, que ce travail préalable d'inventaire qui fait des journalistes des interlocuteurs, désormais, identifiés, reconnus et susceptibles de nous accompagner dans un processus de structuration de la corporation qui donnera, à celle-ci, ses lettres de noblesse et la crédibilité organisationnelle nécessaire pour construire un Conseil de l'éthique et de la déontologie et une Autorité de régulation de la presse écrite digne d'elle. En somme, les instruments d'un fonctionnement universel au service d'une profession qui responsabilise, valorise et protège ses professionnels en même temps qu'elle est au service du citoyen et du développement humain, économique et social de notre pays.