La Journée nationale de la presse, célébrée le 22 octobre, constitue une halte rappelant les acquis réalisés en faveur de la corporation pour conquérir de nouveaux espaces de la libre expression, en même temps que les défis qui l'interpelle pour acquérir davantage de professionnalisme et d'éthique. Choisissant l'opportunité de la célébration de la Journée mondiale de la presse, le 3 mai 2013, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait décrété le 22 octobre comme étant la Journée nationale de la presse et ce, "eu égard à la place de ce secteur dans la promotion de l'homme, la défense des fondements de la société et la contribution au développement global", avait-il alors écrit dans un message adressé à la famille de la presse. Le choix de cette date, en référence au premier numéro en 1955 du journal "El Mouqawama El Djazairia" (résistance algérienne), se veut symbolique quant à la mission de résistance accomplie par la presse depuis la période coloniale. L'ouverture démocratique née suite aux événements du 5 octobre 1988 et ayant permis une presse plurielle, a été une aubaine pour lancer des titres privés, répondant aux attentes d'un lectorat avide d'une information plus crédible et diversifiée. "L'aventure intellectuelle", telle qu'elle avait été qualifiée à l'époque était donc née dans la douleur des événements qui l'avaient précédés mais également de ceux qui allaient tragiquement marquer le pays durant la décennie 90 et coûter la vie à une centaine de journalistes et assimilés. Tout en mûrissant "sur le tas" et dans des conditions peu favorables, la presse algérienne, forte d'une solidarité et d'une reconnaissance internationales, a fini par être érigée en "référence" dans le monde arabe. La dépénalisation du délit de presse consacrée Actuellement, la scène médiatique est forte de plus de 400 titres (quotidiens, magazines, périodiques, publications spécialisées), dont l'activité est régulée depuis 2012, par une nouvelle loi sur l'information, adaptée aux évolutions de la société. Un an plus tôt, les pouvoirs publics avaient décidé de prendre en charge une des revendications essentielles de la corporation en procédant à la dépénalisation du délit de presse, à travers la suppression des peines d'emprisonnement contenues dans le code pénal. Contrairement à la presse écrite, l'audiovisuel n'a connu son ouverture qu'en 2014, avec l'adoption d'une loi autorisant la création de chaînes privées, dont certaines de droit étranger et ayant commencé à émettre bien avant l'adoption de ce texte. Avec la création de quarante trois (43) chaînes, dont 5 seulement activent sous la "légalité" et disposant de bureaux agréés, le paysage audiovisuel algérien s'est considérablement enrichi, quoique de manière plus ou moins anarchique, interpellant à maintes reprises le ministère de la Communication ainsi que l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav) sur la nécessité de "mettre de l'ordre". Considérant que la promotion du professionnalisme passe nécessairement par des conditions convenables d'exercice de la profession, les autorités se sont attelées à lancer des chantiers dans ce sens. Il s'agit, entre autres actions, de l'introduction d'une nouvelle grille de salaires pour le secteur public depuis 2012 et l'instauration d'une carte professionnelle du journaliste laquelle permettra outre un inventaire des rédactions, une meilleure "visibilité" et "organisation" de la corporation. L'installation de l'Autorité de régulation de la presse écrite, du Conseil de l'éthique et de la déontologie sont autant d'autres chantiers en attente de concrétisation dans les mois à venir. En somme, des instruments nécessaires pour un fonctionnement aux normes "universelles", à même de garantir une profession responsable, respectueuse de l'éthique, et qui soit au service du citoyen et du développement socio-économique du pays.