Les projections contenues dans le projet de révision constitutionnelle énoncées samedi par le président Abdelaziz Bouteflika, préfigurent une vie politique plus ouverte protégée par des mécanismes constitutionnels inédits. Les indications fournies par le Président Bouteflika dans son message à l'occasion du 61éme anniversaire de la Révolution, prévoient, entre autres dispositions, une revalorisation de la fonction de contrôle dont un mécanisme "indépendant de surveillance des élections", un rôle plus actif pour l'opposition parlementaire, un élargissement des espaces de liberté et des garanties à l'exercice démocratique. L'instauration de ces mécanismes de gestion démocratique, concerne, "l'approfondissement de la séparation et de la complémentarité des pouvoirs", "la dynamisation des institutions constitutionnelles de contrôle" ainsi que des "garanties pour conforter le respect des droits des libertés des citoyens et l'indépendance de la justice". Concrètement, ces dispositions devraient générer des capacités plus grandes de contrôle à différentes échelles de l'exercice du pouvoir. Elles visent aussi à donner de nouveaux instruments à l'opposition parlementaire qui l'aideraient à mieux contribuer à l'approfondissement du pluralisme politique et à présenter des propositions alternatives avec "pour seul arbitre souverain, le peuple". Selon les dispositions du projet évoquées par le chef de l'Etat, l'opposition parlementaire "sera dotée de moyens d'assumer un rôle plus actif y compris par la saisine du Conseil constitutionnel", une attribution limitée, dans la Constitution (art 166) au président de la République et aux présidents de l'Assemblée populaire nationale et du Conseil de la nation. --- Un mécanisme indépendant de surveillance des élections L'ambition affirmée de "consolider les libertés" et de "raffermir la démocratie" apparaît aussi au travers de la mise sur pied d'un crucial "mécanisme indépendant de surveillance des élections". Ce mécanisme devrait marquer le processus électoral du sceau de la transparence, de l'équité et de la régularité en même temps qu'il mettrait un terme aux suspicions récurrentes de fraude qui accompagne chaque consultation électorale. Le Chef de l'Etat s'engage également à introduire de nouveaux outils pour promouvoir la bonne gouvernance et impacter positivement les politiques tendant à améliorer le service public. Il déclare inscrire sa démarche en encourageant un mode de "dialogue entre partenaires économiques et sociaux qui permet de forger le consensus à même d'accompagner les réformes économiques nécessaires". Importante est aussi la place accordée, dans ce projet, à la jeunesse et à l'élite nationale, appelées à prendre une part plus active dans la gestion des affaires du pays, notamment dans le développement d'une économie diversifiée. L'accent est mis particulièrement sur "le rajeunissement des gestionnaires des entreprises étatiques". Enfin et pour préserver le tissu social des tiraillements qui viendraient à menacer la cohésion nationale, le président de la République s'engage à doter la société d'instruments à l'effet de consolider l'unité nationale autour des valeurs spirituelles et civilisationnelles, puisant leur source dans les référents identitaires que sont l'amazighité, l'arabité et l'islamité.