Le 20ème Salon international du livre d'Alger (Sila, 29 oct-7 nov) continuait, à son cinquième jour, d'attirer un public de plus en plus nombreux dans un espace composé du livre bien sûr, mais aussi d'aires de divertissement et de contacts motivés avec des établissements étrangers à vocation culturelle et même scolaire. S'il semble que la forte fréquentation de la précédente édition, estimée à 1,5 million de visiteurs, va se confirmer cette année, les avis divergent parmi le public en matière d'organisation et de programmation de la manifestation éditoriale et culturelle la plus prisée et la mieux suivie en Algérie. Nombreux dans les larges allées du salon, des étudiants dans plusieurs branches techniques ou en médecine et pharmacie confient à l'APS se rendre au salon à la recherche "de publications scientifiques, disponibles certes dans les bibliothèques universitaires mais toujours rares en librairie". Profitant des courtes vacances d'automne, un grand nombre de lycéens se sont rendus au Sila attirés surtout, disent-ils, par "les propositions de cours de langues étrangères" et par les possibilités d'"information sur les études supérieures à l'étranger" disponibles dans certains stands. Des stands de représentations diplomatiques proposent en effet des cours ou des activités de groupe liées à l'apprentissage des langues étrangères, aux études universitaires à l'étranger ou même à l'immigration, ce qui a peu de rapport avec le livre mais qui semble intéresser plus d'un. Portées sur le livre pour enfant et le livre parascolaire, comme bien d'autres visiteurs, des mères de familles venues en masse souhaitent "familiariser" leurs enfants avec le livre et la lecture, même si elles estiment que le choix proposé en matière de littérature jeunesse reste "très faible". En plus du faible choix proposé aux enfants et jeunes adolescents, malgré le nombre important d'éditeurs dits spécialisés, nombreux sont les parents à regretter la présence "importante" dans l'espace enfants du livre religieux, souvent avec un contenu "trop adulte". Du côté de la littérature, les grandes maisons d'édition connaissent, contrairement au 19ème Sila, une grande affluence populaire, les visiteurs ayant remarqué avec une certaine satisfaction la disponibilité d'un catalogue littéraire "très riche" proposé à des prix jugés "abordables". La sortie, pendant ses premiers jours du Sila, du dernier roman de l'écrivain Waciniy Lâaredj intitulé "2084, l'histoire du dernier arabe" a aussi représenté un grand événement drainant des centaines de lecteurs. D'autre part, un grand nombre de familles rencontrées sur l'esplanade du Palais des expositions, réservée aux loisirs pour enfants et à la restauration, reconnaissent ne visiter le salon que pour les quelques animations et jeux proposés aux plus jeunes. Plusieurs habitués ont cependant regretté que cet espace, pourtant réservé au livre et à la promotion de la lecture, permette cette année l'installation de jeux d'enfants (manèges) et risque de détourner les enfants des objectifs premiers du salon du livre. Peu d'engouement pour les activités en marge Comme lors des précédentes éditions, le programme de rencontres et de conférences prévu en marge de l'exposition ne suscite que peu d'intérêt auprès du public, exception faite de la journée dédiée à l'histoire avec pour thème principal les massacres du 8 mai 1945 en Algérie. Les problèmes de communication et de "visibilité" soulevés par le public lors des précédents salons semblent persister et même empirer au vu de la faiblesse des supports d'affichage et de promotion. Le programme de cette année, qui a connu plusieurs retards et quelques annulations, souffre de la "rareté des supports visuels" et d'une communication "approximative" sur Internet en plus de "perturbations dans la distribution" de la gazette du salon, relève-t-on. Pourtant, le choix des organisateurs s'est porté cette année sur une programmation dédiée aux professionnels du livre en collaboration avec des éditeurs français, dont le pays est l'invité d'honneur du salon. L'initiative est restée sans grand impact auprès des éditeurs et écrivains algériens. Inauguré mercredi par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, le 20ème Sila se poursuivra jusqu'au 7 novembre au Palais des expositions des pins maritimes avec la participation de plus de 900 exposants.