La Direction technique nationale de la Fédération algérienne handisport (FAH) a reconnu que les résultats de ses athlètes aux derniers Mondiaux d'athlétisme de Doha, où ils ont récolté 11 médailles (2 or, 7 argent, 2 bronze), ne sont pas "excellents", les qualifiant de "très honorables". "Les Mondiaux-2015 d'athlétisme de Doha (22-31 octobre 2015) ont été riches en enseignements pour nous et nos entraîneurs. Les résultats réalisés sont très honorables à nos yeux et pas désastreux, comme le voient quelques personnes qui veulent véhiculer une image négative du handisport algérien", a déclaré à l'APS, le Directeur technique national (DTN), Zoubir Aïchaine. Avec les onze médailles récoltées, l'Algérie a terminé la 7è édition des championnats du Monde d'athlétisme handisport seule à la 22è position, sur 66 nations classées et 91 participantes. La Chine a dominé les compétitions avec un total de 85 médailles (41 or, 26 argent, 18 bronze), devant la Russie (24 or, 21 argent, 24 bronze) et les Etats-Unis (13 or, 16 argent, 10 bronze). Au total des points comptabilisés, l'Algérie s'est classée à la 18e position avec 119 points, mieux que 73 pays dans une compétition qui a vu la pulvérisation de 54 records du monde. Le rendez-vous qatari avait ses particularités et spécificités, avec l'élimination de plusieurs épreuves et concours et l'application des nouvelles techniques et de classification qui n'ont pas plu à plusieurs nations. L'Algérie a été une des nations "les plus lésées" par ces nouveautés qui "nous ont coûté la perte de quatre médailles d'or que nos athlètes ont gagné haut la main lors de la dernière édition en France", a rappelé le responsable technique de la fédération, citant les concours du javelot (F57) dont le record du monde est la propriété de Safia Djala, le Disque (F51) et son record du monde détenu par Mohamed Berrahal (F51), le 800m (T46) de Samir Nouioua et le lancer du disque (F32) de Lahouari Bahlaz. "En plus, il faut que ceux qui nous critiquent, sachent qu'aux Mondiaux-2013, on avait participé avec 27 athlètes dans 47 épreuves, contrairement à Doha, où on était représenté par 15 sportifs dans seulement 23 épreuves, ce qui a réduit, considérablement, nos chances de sacres qui nous auraient propulsés facilement dans le Top 10. Le fait le plus révélateur est celui de Berrahal qui bat son propre record du monde du disque, sans que cela puisse lui valoir la médaille d'or en raison du jumelage de classes (F51/52)", a tenu à préciser Aïchaine. - Lacunes Même si le Directeur technique national a rendu hommage aux athlètes pour leur prestation, il n'en demeure pas moins qu'il a relevé des lacunes dans la gestion de certains concours et courses, à l'image de la disqualification pour faute technique de la jeune Ismahane Boudjaâdar (ex-1re mondiale) du concours du lancer de poids. "La disqualification de Boudjaâdar nous a privés d'une médaille, en plus du semi échec de Baka qui nous a habitués à l'or, surtout au 800m dont il détient le record du monde, se contentant de l'argent, pour ne citer que ceux-là. Mais je reste certain que l'ensemble de nos athlètes ont représenté dignement l'Algérie", a-t-il estimé, tout en étant convaincu que plusieurs athlètes du contingent de Doha, possèdent "beaucoup" de potentialités et de qualités, et sur lesquels "on peut compter aux prochains jeux Paralympiques (JP) de Rio-2016". Interrogé sur la stratégie de la DTN pour permettre aux athlètes qualifiés aux JP-2016 de bien se préparer, le même responsable a révélé que les athlètes qualifiés ont toujours la confiance de la fédération et bénéficieront des meilleurs moyens pour une préparation adéquate. "Dans notre nouvelle stratégie de travail, on a opté pour répartir nos athlètes sur deux paliers. Il y aura l'équipe nationale A, formée des athlètes d'élite et la B, qui regroupera les autres athlètes de l'équipe nationale. Pour l'élite, on optera pour une préparation individuelle sous forme de bourses, et pour les autres, ce sera une préparation normale, avec néanmoins, la possibilité d'intégrer les athlètes émergeant du lot, dans l'équipe A", a-t-il expliqué. "Nous espérons que cette nouvelle stratégie nous donne une bonne vision sur le potentiel réel que l'athlétisme handisport algérien possède", a conclu Zoubir Aïchaine, tout en lançant un appel à la famille du handisport pour être soudée, car, dit-il, "la FAH est parmi les rares fédérations ramenant toujours des consécrations de la scène internationale et possédant une certaine notoriété qu'il faut préserver".