Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchoureb, a annoncé mercredi à Ain Defla la récupération prochaine d'un taux de 60% du foncier industriel, concédé par l'Etat à des investisseurs, resté, à ce jour, inexploité, en vue de le mettre à la disposition d'autres investisseurs. "Un taux de 60% du foncier industriel concédé par l'Etat à des investisseurs, non encore exploité, sera prochainement récupéré", a déclaré M. Bouchouareb, au cours d'une rencontre avec des investisseurs locaux, à l'issue d'une visite d'inspection de nombreuses unités industrielles de la wilaya. Il a fait part d'une action en cours, en coordination avec les walis en vue de "déterminer la superficie de ce foncier, pour sa récupération et sa mise à la disposition des investisseurs désireux de concrétiser leurs projets, et qui n'ont pas trouvé d'assiettes pour ce faire". "II est inconcevable de laisser des assiettes foncières inexploitées pour une durée de plus de 15 ans, alors que des personnes veulent les exploiter", a indiqué le ministre, assurant qu' il sera mis un terme à ce problème. M. Bouchouareb a affirmé que "le problème du manque de foncier industriel sera définitivement résolu dans les six (6) prochains mois", conformément à l'engagement pris par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, lors de sa visite d'inspection et de travail à Blida, et ce, grâce au parachèvement, durant le premier trimestre 2016, des travaux de réalisation de 18 zones industrielles sur une surface de 5000 ha à l'échelle nationale. Ces zones industrielles s'ajouteront à 31 zones déjà concrétisées, à ce jour, sur une superficie foncière de plus de 8000 ha. L'exploitation du surplus du foncier industriel relevant du domaine public et l'imposition, au titre de la loi de finances 2016, d'une taxe de 3% sur la valeur réelle du foncier non exploité, sont les autres solutions préconisées pour régler le problème, a ajouté le ministre. M. Bouchouareb a souligné, à ce titre, que les lois de finance et complémentaire 2015, de même que la loi de finance 2016, ont introduit de nombreuses incitations au profit des opérateurs désireux d'investir dans de nombreux secteurs vitaux, dont le besoin est exprimé en Algérie, au lieu de recourir à l'importation. Il a cité, à titre indicatif, le phosphate, dont l'Algérie pourrait détenir le plus grand stock, en le transformant et en l'exploitant, par une production annuelle de 10 millions de tonnes, au lieu de l'exporter à l'état brut. Parallèlement, le ministre a fait état de négociations en cours avec un partenaire chinois pour l'exploitation du gisement de Ghar Djbilate (Tindouf). D'autre part, M. Bouchouareb a insisté auprès des investisseurs privés d'Ain Defla sur l'impératif de la mise en place d'une industrie agroalimentaire adaptée à la nature agricole de cette région au sol fertile, par l'exploitation de ses produits agricoles dans une industrie de transformation, comme c'est le cas avec la raffinerie de sucre de Lekhmiss, qui utilise la betterave de la région, tout en s'engageant à leur accorder toutes les facilitations nécessaires. Durant cette visite, le ministre s'est rendu dans de nombreuses unités industrielles de la région, spécialisées dans la réalisation du métal, acier, aluminium et aliments de bétail, louant la qualité des investissements réalisés dans la région, qu'il a qualifiés de "base arrière industrielle de la capitale", et insistant sur l'importance d'investir dans l'élément humain. Visitant une entreprise algéro-marocaine spécialisée dans les tubes en acier, d'une capacité de production de 40.000 tonnes de tubes/an, M. Bouchouareb a révélé que le Gouvernement a décidé "l'arrêt d'importation de toute production produite localement". Le ministre de l'Industrie et des Mines a inauguré une unité spécialisée en aluminium, avant la pose de la première pierre pour la réalisation d'une usine algérienne de produits pharmaceutiques, dont l'entrée en service est prévue en 2018, avec l'ouverture de 170 postes de travail, selon les explications fournies sur place.