Deux alertes à la bombe à Paris ont mis vendredi à rude épreuve les services de sécurité français qui sont en alerte dans la perspective du sommet mondial sur le réchauffement climatique qui se tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre prochain. La gare de Lyon à Paris a été brièvement évacuée en début d'après-midi après qu'un message, posté sur Internet, a laissé entendre qu'une bombe y avait été déposée. Même scénario à l'hôtel Molitor, où résidait l'équipe d'Allemagne de football. L'hôtel a été évacué et l'équipe de football allemande relogée dans un autre hôtel. A la gare de Lyon, où les trains sont en partance vers le sud de la France, "tout a repris normalement et les passagers peuvent de nouveau entrer dans la gare et les trains recirculent", a précisé la SNCF. En ce qui concerne l'équipe allemande, championne du monde, "tout le monde va bien", pouvait-on lire sur le compte Twitter officiel de la sélection allemande, qui a également posté des photos des joueurs, notamment le capitaine Bastian Schweinsteiger et Lukas Podolski, visitant le site de Roland-Garros. L'équipe d'Allemagne, championne du monde, doit affronter vendredi soir l'équipe de France pour un match amical au Stade de France. Ces deux alertes à la bombe interviennent dans un contexte où les Français affichent réellement leur crainte et préoccupation face au terrorisme. En effet, une enquête de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) et l'INSEE a révélé vendredi que les Français, interrogés sur les "problèmes les plus préoccupants dans la société", mettent en premier lieu le chômage (38,3%) et, pour la première fois, en second, le terrorisme (17,7%). La crainte du terrorisme "n'avait jusque-là jamais dépassé 5%" et les auteurs du rapport expliquent cette hausse par le fait que les questions ont été posées au début de l'année, en pleine période des attentats de janvier 2015 en France. Par ailleurs, les autorités françaises ont rétabli un contrôle aux frontières pendant un mois, à l'occasion de la conférence de l'ONU sur le climat (COP21) "dans un contexte de menace terroriste ou de risque de trouble à l'ordre public". "Pendant un mois, nous allons établir des contrôles aux frontières, ce qui n'est pas du tout une suspension de Schengen (...) qui prévoit dans un de ses articles la possibilité pour des Etats de le faire dans des circonstances particulières qui correspondent à la COP21", avait annoncé Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur il y a quelques jours. Il est à signaler que ce contrôle aux frontières a été rétabli vendredi, avec 30.000 policiers mobilisés pour sécuriser l'entrée sur le territoire dans le cadre de la COP21, où 195 délégations officielles sont attendues et d'importantes manifestations annoncées. Les contrôles seront procédés dans 285 points de passage transfrontaliers (routes, voies d'accès fluviales, aéroports et trains) que compte la France.