L'attentat contre l'hôtel Radisson Blu de Bamako, commis une semaine après les attaques de Paris, deux actions terroristes largement condamnées par la communauté internationale, reflète une fois de plus l'ampleur de la menace terroriste sur les Etats et rappelle la nécessité de la constitution d'un front commun de lutte contre les réseaux terroristes. A une semaine jour pour jour des attaques qui avaient frappé Paris où l'Etat d'urgence a été déclaré, l'hôtel Radisson Blu à Bamako, a été le théâtre vendredi 20 novembre d'une attaque terroriste, qui a fait 27 morts dont des étrangers, et deux assaillants tués dans l'attaque revendiquée par le groupe terroriste dit Al Mourabitoune, affilié à Al Qaida. Treize ressortissants étrangers figurent parmi les victimes, dont six Russes, trois Chinois, deux Belges, une Américaine et un Sénégalais, selon des sources officielles. Le Radisson Blu, dans le quartier de Hamdallaye, où se trouvent de nombreux bureaux et administrations (la cité des ministères toute proche), est l'un des établissements de luxe du Mali, qui a traversé une crise politico-militaire après le coup d'Etat de 2012, en plus de la poussée de groupes terroristes dans le Nord avant d'en être chassés par une intervention conduite par l'armée française. Le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta,qui a déclaré l'état d'urgence dans le pays et décrété trois jours de deuil national, a estimé samedi que "nulle part dans le monde, on n'est à l'abri" des terroristes, soulignant la nécessité de rester vigilants, lors d'une visite dans l'hôtel Radisson Blu à Bamako. Vives réactions internationales A la suite de l'attaque contre un hôtel à Bamako, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a exprimé, dans un message adressé à son homologue malien, Ibrahim Boubacar Keïta, la solidarité et le soutien indéfectible de l'Algérie au peuple et au gouvernement maliens. "C'est avec une grande indignation que nous avons appris l'attaque terroriste survenue dans un hôtel à Bamako, et qui a ciblé des vies humaines innocentes", a écrit le président de la République dans son message, soutenant que ce "crime vient, une fois encore, rappeler la globalité du fléau du terrorisme et la nécessité d'une réplique collective et concertée de toute la communauté internationale". "L'Algérie qui reste solidaire avec le Mali frère dans sa quête de la paix et de la stabilité, exprime son attachement à l'accomplissement du processus de paix au Mali, de manière irréversible, inclusive et durable", a-t-il assuré. Ramtane Lamamra, ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, avait réitéré auparavant la "ferme condamnation" de l'Algérie de "tout acte terroriste en tout lieu et en toutes circonstances". Par ailleurs, le président américain Barack Obama en visite officielle en Malaisie, a condamné l'attaque, menée par des assaillants lourdement armés contre l'hôtel Radisson Blu de la capitale malienne. "Cette barbarie ne fait que renforcer notre résolution à faire face à ce défi", a-t-il déclaré . Des responsables américains ont indiqué qu'au moins un citoyen américain figurait parmi les victimes de l'attaque. Depuis Kuala Lumpur, le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a vivement condamné l'attaque terroriste contre un hôtel de Bamako, appelant à des efforts concertés pour lutter contre le terrorisme. Trois ressortissants chinois font partie des 27 personnes tuées lors de l'assaut contre l'hôtel Radisson Blu, un événement qualifié d'"atrocité inhumaine" par M. Wang. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a quant à lui condamné "l'attaque terroriste odieuse" contre l'hôtel Radisson Blu de Bamako, se déclarant "préoccupé par le fait que ces attaques se tiennent à un moment où des progrès importants sont constatés dans le processus de paix" entre le gouvernement malien et les rebelles touareg du Nord. Le Conseil de sécurité à l'action contre le terrorisme A la suite de récents attentats terroristes commis dans différentes capitales du monde, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté à l'unanimité vendredi une résolution proposée par la France, permettant tous les Etats qui le peuvent à "prendre toutes les mesures nécessaires" pour lutter contre l'EI, qualifiée de "menace mondiale et sans précédent contre la paix et la sécurité internationales" par le Conseil de sécurité de l'ONU. La résolution condamne les attaques à Paris, mais aussi celles qui ont été menées depuis début octobre par Daech à Sousse (Tunisie), à Ankara, Beyrouth ou contre un avion russe au-dessus de l'Egypte. Le texte appelle également à redoubler d'efforts pour empêcher l'afflux des éléments armés étrangers appelés "djihadistes" en Irak et en Syrie, et à coordonner les initiatives pour stopper les actes terroristes de l'EI et des groupes associés à Al-Qaida. Concrètement, la résolution 2249 ne donne pas d'autorisation légale à agir militairement en Syrie et en Irak, puisqu'elle n'est pas placée sous le chapitre VII de la Charte des Nations Unies qui prévoit l'usage de la force. La résolution a été votée au moment où à Bamako une prise d'otages dans l'hôtel Radisson Blu a fait au moins 27 morts. A cet effet, les pays sont invités à "redoubler d'efforts et à coordonner leurs initiatives afin de prévenir et stopper les actes terroristes commis spécifiquement" par Daech, ainsi que par d'autres groupes extrémistes associés à Al-Qaïda. A travers cette résolution, la guerre contre le terrorisme sous toutes ses formes est annoncée. L'initiative a été fortement bien accueillie par plusieurs pays notamment la Grande Bretagne et la France qui ont salué "le vote", appelant à une amplification et une action décisive pour éradiquer Daech. Toujours soucieuse quant à la sécurité nationale et régionale, l'Algérie par le biais du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a soutenu la résolution avant même son adoption. Samedi, le président russe Vladimir Poutine a joint sa voix aux autres appelants à une "large coopération internationale" car "c'est la seule façon de faire face à cette menace".