Les 5.5 millions de Burkinabés inscrits sur les listes électorales sont appelés aux urnes dimanche pour élire le président du Burkina Faso et les membres de la nouvelle Assemblée nationale. Les deux scrutins mettront fin à une période de transition entamée au lendemain d'une insurrection populaire (30 et 31 octobre 2014) ayant poussé au départ le président Blaise Compaoré qui a passé 27 ans à la tête du pays. Quatorze candidats prendront part à cette course présidentielle et pas moins de 81 partis politiques et 18 regroupements d'indépendants sont en lice pour les élections législatives, selon des données officielles de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Les électeurs sont repartis entre 17.898 bureaux de vote, et 368 centres de compilation de résultats (CCR) seront à pied d'oeuvre pour la transmission des résultats prévus au plus tard lundi 30 novembre 2015 à 18h00. La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a annoncé lundi 23 novembre 2015 le déploiement de 133 observateurs pour les suffrages de dimanche 29 novembre, avait indiqué un communiqué de l'organisation sous-régionale, soulignant que la délégation d'observateurs sera conduite par l'ancien président de transition de la Guinée-Bissau, Manuel Serifo Nhamadjo. Déployée par la CEDEAO en vertu de son protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance, cette mission aura pour objectif essentiel de ‘‘s'assurer du bon déroulement du processus électoral en vue d'une élection libre, transparente et crédible'‘, a précisé l'organisation dans son communiqué. Les observateurs seront déployés dans toutes les régions du pays, à l'effet d'observer et de suivre toutes les opérations préélectorales, électorales et postélectorales du scrutin et de se prononcer sur son déroulement. A l'issue du scrutin, la mission exprimera son opinion et formulera, si nécessaire, des recommandations à l'endroit des différentes parties prenantes au processus électoral, a ajouté le communiqué. Par ailleurs, la CEDEAO lance un appel aux candidats, aux leaders des partis politiques ainsi qu'à leurs militants et sympathisants afin que le scrutin se déroule dans la paix, la quiétude, la sérénité et la cohésion nationale. D'autres observateurs seront dépêchés par l'Union européenne qui avait déjà annoncé le déploiement de plus de 80 de ses représentants pour observer les élections couplées présidentielle et législatives du 29 novembre. Un favori selon les sondages Un sondage d'opinion prévoit une élection du candidat Roch Marc Christian Kaboré, du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), au premier tour avec 53,48 % des voix. L'Institut de recherche et de sondage Apidon (IRSOA-Burkina) qui a présenté, mercredi à Ouagadougou, les résultats de sa troisième phase de sondage d'opinion politique, place le candidat du MPP, en tête des sondages avec 53,48% de voix au 1er tour, contre 30,53% pour Zéphirin Diabré de l'Union pour le progrès et le changement (UPC). L'enquête a été menée auprès d'un échantillon représentatif de 3.013 personnes choisies dans les 45 provinces du pays, vivant aussi bien en zones rurales (1.517) qu'urbaines (1.496). Au cas où il y aurait un second tour pour l'élection présidentielle, 68% des personnes interrogés ont affirmé être prêts à voter selon les consignes de leur candidat tandis que mais 32% refusent de suivre les directives de leur parti, a relevé Yannick Farma, relayé par la presse locale, soulignant que d'un point de vue global, les investigations ont permis de savoir que 89% des interrogés sont optimistes quant à des élections libres et transparentes au Burkina Faso.