Un Consensus s'est dégagé mercredi au sein du Conseil de sécurité sur la nécessité de relancer les négociations directes entre le Front Polisario et le Maroc en vue de parvenir à une solution politique au conflit du Sahara occidental occupé garantissant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. "Il y a eu un consensus au sein du Conseil de sécurité sur trois points importants, dont la nécessité de tenir des négociations directes entre les deux parties au conflit, en l'occurrence le Front Polisario et le Maroc", a déclaré à l'APS Ahmed Boukhari, le représentant du Front auprès de l'ONU. Ces négociations doivent donner lieu à une solution politique qui garantit le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, a expliqué M. Boukhari, soulignant que cet aspect de la question sahraoui a presque fait l'unanimité au sein de l'organe onusien. Le dernier point, a-t-il ajouté, concerne la nécessité de parvenir à un accord sur le statut juridique définitif du territoire sahraoui, affirmant que cette position conforte celle exprimée par le secrétaire général de l'ONU en novembre dernier. Pour M. Boukhari, les membres du Conseil de sécurité ont rejeté la proposition de l'autonomie, suggérée par le Maroc qui veut garder la main sur ce territoire inscrit au chapitre des décolonisations, en vertu des résolutions de l'ONU et du droit international en la matière. Par ailleurs, un soutien total a été exprimé par tous les membres du Conseil aux efforts déployés par le Secrétaire général de l'ONU, Ban ki-moon, et de son Envoyé personnel, Christopher Ross, en vue de la résolution de ce conflit. Interrogé sur "la déclaration du Conseil de sécurité" que le Front Polisario a demandée dimanche au Conseil de sécurité de la faire sur la question sahraouie, M. Boukhari a indiqué que cette demande s'est heurtée au refus de la France et de la Jordanie qui s'y sont opposées. Le Conseil de sécurité et en vertu de ses prérogatives, est en mesure de faire une déclaration présidentielle de soutien fort et sans équivoque au secrétaire général de l'ONU, qui avait demandé le 4 novembre dernier aux deux parties du conflit (le Maroc et le Front Polisario) d'établir des négociations directes et véritables afin de parvenir à une solution politique qui garantit au peuple sahraoui le droit à l'autodétermination, rappelle-t-on. "Ces deux pays (la Franc et la Jordanie) ont torpillé cette démarche qui devrait exprimer dans un document officiel le consensus qui s'est dégagé au sein du Conseil de sécurité sur la résolution du conflit au Sahara occidental occupé", a expliqué M. Boukhari. La France et la Jordanie "veulent tenir le dossier sahraoui à huis clos. Ils ne veulent ni le débat public ni aucune réaction publique de la part du Conseil de sécurité" sur cette question, a-t-il dénoncé. Pour autant, le représentant du Front Polisario s'est dit "satisfait" du niveau du débat qui a suivi le briefing de Ross au conseil, en attendant une prochaine visite du médiateur onusien dans la région qui devrait ouvrir la voie à des négociations directes et véritables entre les deux parties du conflit, telles que demandées par le secrétaire général de l'ONU en novembre dernier. L'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, a réitéré mardi à New York la position de Ban Ki-moon pour une solution politique garantissant le droit du peuple Sahraoui à l'autodétermination, dans un briefing présenté au Conseil de sécurité des Nations Unis. "Il (Ban Ki-moon) a souligné que le but du processus est de parvenir à un accord sur le statut définitif du Sahara occidental et il m'a chargé d'intensifier mes efforts pour faciliter l'entrée des deux parties (en conflit, le Maroc et le Front Polisario) dans des négociations sans conditions préalables et de bonne foi pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable accordant au peuple sahraoui le droit à l'autodétermination", a insisté M. Ross.