Le Secrétaire général des Nations unies qui oeuvre à relancer les négociations directes entre le Front Polisario et le Maroc, est attendu dans la région dès janvier prochain, une visite qui témoigne du soutien de l'ONU à une solution politique au Sahara Occidental occupé, garantissant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Le Secrétaire général de l'ONU, Ban ki-moon, a renouvelé son engagement à oeuvrer pour une solution politique garantissant le droit du peuple Sahraoui à l'autodétermination. Et pour montrer sa volonté de bien l'honorer, M. Ban a prévu dans un mois une visite dans la région. Cette visite devrait ouvrir la voie à des négociations directes et véritables entre les deux parties au conflit, telles qu'il l'avait demandées, M. Ban, le 4 novembre dernier. Dans son briefing devant le Conseil de sécurité, au sujet de sa tournée diplomatique qu'il a effectué dans la région, l'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, a évoqué l"obstination du Maroc" à bloquer toute issue politique au conflit au Sahara occidental malgré la disposition du Front Polisario à reprendre les négociations directes. Malheureusement, selon M. Ross, ses efforts déployés durant sa visite dans la région pour ramener les deux parties à se réunir n'ont pas atteint l'objectif escompté en raison de la position de l'occupant marocain. En dépit de l'avis favorable exprimé par le Front Polisario pour reprendre des négociations directes, même en absence de nouvelles idées, "le Maroc a campé sur sa position en refusant d'engager de nouveaux pourparlers, a regretté le responsable onusien. Il n'en demeure pas moins, qu'"un Consensus" soit dégagé lundi au sein du Conseil de sécurité sur la question. "Il y a eu un consensus au sein du Conseil de sécurité sur trois points importants, dont la nécessité de tenir des négociations directes entre les deux parties au conflit, en l'occurrence le Front Polisario et le Maroc", a déclaré Ahmed Boukhari, le représentant du Front auprès de l'ONU. Ces négociations doivent donner lieu à une solution politique qui garantit le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, a expliqué M. Boukhari, soulignant que cet aspect de la question sahraoui a presque fait l'unanimité au sein de l'organe onusien. Le dernier point, a-t-il ajouté, concerne la nécessité de parvenir à un accord sur le statut juridique définitif du territoire sahraoui, affirmant que cette position conforte celle exprimée par le secrétaire général de l'ONU en novembre dernier. Par ailleurs, un soutien total a été exprimé par tous les membres du Conseil aux efforts déployés par le Secrétaire général de l'ONU, Ban ki-moon, et de son envoyé personnel Christopher Ross en vue de la résolution de ce conflit. Persistance du conflit, "une bombe à retardement" Se référant toujours à la compréhension du secrétaire général de l'ONU, M. Ross a relevé que le conflit au Sahara occidental qui dure depuis plus de 40 ans nécessitait " une solution urgente", affirmant que sa persistance pouvait constituer " une bombe à retardement" qu'aucun acteur dans la région n'est en mesure d'atténuer les effets à lui seul. Le Maroc qui prône une autonomie des territoires occupés du Sahara occidental, une thèse enterrée par l'ONU, ne voulait pas entendre parler de négociations sur le statut juridique du Sahara, pourtant exigées par l'ONU, et "voulait se limiter à des discussions sur les détails de son initiative d'autonomie", a encore regretté M. Ross. Rabat voulait en effet torpiller les actions de médiation de M. Ross en lui imposant en novembre dernier la condition de ramener d'autres parties à la table des négociations comme une partie prenante ou du moins un acteur, alors que la question sahraouie, est une affaire onusienne inscrite au chapitre des territoires à décoloniser conformément aux règles du droit international en la matière. Le soutien à la cause sahraouie s'élargit Le plus grand fonds de pension norvégien, KLP, a annoncé sa sortie du capital de la compagnie suisse Glencore Plc activant dans l'exploration pétrolière dans le large des côtes du Sahara occidental pour des raisons d'"éthique". Ce fonds d'investissements public, qui pèse plus de 50 milliards de dollars en fonds propres, a indiqué qu'il allait vendre ses participations dans Glencore et ne plus investir dans cette compagnie. KLP avait déjà exclu le groupe français Total de ses investissements pour avoir mené les mêmes activités dans les territoires sahraouis occupés, rappelle le fonds. La plus ancienne colonie en Afrique, le Sahara occidental a été déclaré en 1964 par l'Onu territoire non-autonome. Il a été occupé de force par le Maroc en 1975. Plusieurs rounds de négociations entre les parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, ont été organisés sous l'égide de l'Onu, mais il buttent sur la position de blocage de la partie marocaine en ce qui concerne l'organisation d'un référendum pour l'autodétermination du peuple sahraoui.