Le co-président du groupe de travail international chargé de préparer l'avant-projet d'accord, l'Algérien Ahmed Djoghlaf, a qualifié à Paris la nouvelle mouture du projet d'accord sur le climat, présenté mercredi, de "percée majeure", indiquant qu'un pas "important" a été franchi. "C'est une percée majeure. D'abord le texte est plus court, le nombre de questions politiques controversées a diminué, même s'il en reste quelques-unes. C'est un pas important qui vient d'être franchi par la distribution de ce document", a-t-il déclaré dans un bref entretien accordé à l'APS, ajoutant que le document identifie "clairement" les questions politiques qui "continuent à être débattues pour être résolues" avant la fin, vendredi, de la conférence mondiale sur le réchauffement climatique. Pour l'expert algérien, l'accord sur lequel devra aboutir la conférence sera celui de Durban qui a préconisé, pour 2015, l'adoption d'un accord "universel", "ambitieux", avec l'acceptation de tous, sans "laisser derrière" aucune partie, et qui "puisse nous permettre de limiter la température à moins de 2 degrés C et même à 1 degré". Les scientifiques ont indiqué, a-t-il rappelé, qu'au-delà de 2 degrés C, "c'est le point de non-retour" pour la planète et ses habitants. Beaucoup de régions seront touchées, a-t-il ajouté, y compris l'Algérie, qui se situe dans la zone subtropicale, classée par les experts comme étant la zone qui sera la "plus affectée" par les changements climatiques. Pour l'Algérie, a-t-il expliqué, "le désert avance vers le Nord qui enregistre une avancée du sel de la mer, et la bande où vit la grande majorité des Algériens va se rétrécir", soulignant que le pays est en train de "payer le prix lourdement de ce qui a été fait par le passé par les pays industrialisés". "La même situation de crise climatique et écologique est vécue par les pays en développement, les plus affectés par le dérèglement climatique, qui n'ont pas, comme l'Algérie, contribué dans les émissions de gaz à effet de serre", a poursuivi Djoghlaf, mettant en relief que ces pays "payent le prix de ce qui est en train de se faire et de ce qui a été fait dans le passé par les pays industrialisés". C'est dans ce contexte qu'il a appelé à une solidarité internationale pour une "véritable" transition énergétique pour que les pays les plus vulnérables, qui n'ont pas de moyens, "puissent s'adapter au désastre climatique". Pour les pays en développement, a-t-il dit, une autre solidarité, de type sud-sud, "doit être réinventée. Ceux qui ont historiquement contribué à la crise écologique et climatique actuelle doivent continuer à assumer leur responsabilité pleine et entière. Ils en sont responsables, ils ont les moyens financiers, la technologie, et ils doivent assumer leur responsabilité telle que contenue dans la convention-cadre des Nations unies sur le climat".