L'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, a réitéré devant le Conseil de sécurité la nécessité d'engager rapidement des négociations directes et véritables entre les deux parties en conflit au Sahara Occidental, conformément aux déclarations de M. Ban Ki-moon, attendu dès janvier prochain dans la région. Lors de son briefing, il y a deux jours, devant les membres du Conseil de sécurité à New York sur ses efforts de médiation entre le Maroc et le Front Polisario (les deux parties en conflit au Sahara occidental occupé), Christopher Ross a expliqué la position du SG de l'ONU sur le règlement de ce conflit et qui a été réitéré dans la déclaration de M. Ban Ki-moon faite le 4 novembre dernier. Ban Ki-moon avait appelé à de véritables négociations qui doivent être lancées dans les prochains mois et devant aboutir à l'autodétermination du peuple sahraoui. "J'appelle instamment toutes les parties dans la région et au sein de la communauté internationale la plus large de tirer profit des efforts intensifs (menés) par mon envoyé personnel (Christopher Ross) pour faciliter le lancement de vraies négociations dans les prochains mois". Pour M. Ban Ki-moon, "la situation dans le nord-ouest de l'Afrique devient de plus en plus alarmante", accentuée par la souffrance humaine occasionnée par ce conflit qui dure depuis plus de 40 ans, selon M. Ross, qui a prévenu que sa persistance pouvait constituer "une bombe à retardement" qu'aucun acteur dans la région n'est en mesure d'atténuer les effets à lui seul. Le secrétaire général de l'ONU est attendu dès janvier prochain dans la région en vue de mener des actions d'appui aux efforts de médiation pour le règlement du conflit au Sahara occidental occupé. Plusieurs rounds de négociations entre le Maroc et le Front Polisario avaient été organisés sous l'égide de l'ONU, mais ils ont buté sur la position de blocage de la partie marocaine en ce qui concerne l'organisation d'un référendum pour l'autodétermination du peuple sahraoui. Les derniers pourparlers entre les deux parties en conflit remontent au mois de mars 2012 à Manhasset (Etats-Unis). M. Ross avait entre-temps tenté de lancer de nouveaux pourparlers dans un pays européen, mais ce qui devait être le second round des négociations n'a jamais eu lieu. Entêtement marocain à compromettre les efforts de l'ONU L'objectif du processus étant de parvenir à un accord sur le statut définitif du Sahara occidental, l'émissaire onusien a regretté à ce titre le "refus" opposé par le Maroc à toute négociation entrant dans ce cadre, alors que le Front Polisario a exprimé un avis favorable sur la question. Le Maroc ne voulait pas, a fait, par ailleurs, savoir M. Ross, entendre parler de négociations sur le statut juridique du Sahara occidental occupé pourtant exigées par l'ONU et voulait se limiter à des discussions sur les détails de "son initiative d'autonomie". L'attitude du Maroc vise à torpiller les actions de médiation de M. Ross en lui demandant en novembre dernier de ramener d'autres parties à la table des négociations, alors que la question sahraouie, est une affaire onusienne inscrite au chapitre des territoires à décoloniser conformément aux règles du droit international en la matière. Face à cette situation, l'Envoyé personnel de Ban Ki-moon a sollicité le Conseil de sécurité pour un soutien à sa liberté de mouvement, cruciale pour rester informé de la situation au Sahara occidental, que le Maroc veut entraver en lui interdisant de se rendre dans les territoires sahraouis occupés. Le médiateur onusien est revenu, à ce propos, sur la déclaration du ministre marocain des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, selon laquelle Rabat ne pourra pas accepter que M. Ross se rende dans les territoires occupés. Une déclaration clairement rejetée par le Conseil de sécurité, qui a exprimé son soutien inconditionnel aux efforts de Christopher Ross. La partie sahraouie dénonce régulièrement les provocations du Maroc, qui rejette les démarches de l'émissaire onusien dans la région et entrave la relance du processus de règlement pacifique du conflit à travers l'organisation d'un référendum d'autodétermination en tant que mécanisme démocratique permettant au peuple sahraoui de décider de son sort. Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France.