La prévention et la lutte contre le terrorisme en Afrique incombent à tous les Etats d'honorer leurs engagements dans le cadre des différents instruments de lutte contre le terrorisme, a indiqué mercredi à Alger le Directeur adjoint par intérim du Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (CAERT), Idriss Mounir Lallali. S'exprimant à l'ouverture des travaux de la 9ème réunion annuelle des Points focaux du CAERT, M. Mounir Lallali a souligné "la nécessité impérieuse" de "continuer à revoir et à renforcer nos méthodes de travail et à resserrer nos rangs dans notre quête de faire de l'Afrique un havre de paix et de sécurité". Il a affirmé que le CAERT et la Commission de l'Union africaine (UA) "continueront à travailler aux côtés de nos partenaires et de la communauté internationale afin de renforcer les capacités des Etats membres de préventions et de lutte contre le terrorisme." M. Mounir Lallali a exprimé à l'occasion sa "gratitude au gouvernement algérien pour son engagement indéfectible et son soutien au CAERT, et à l'Union africaine en générale pour les efforts consentis pour la lutte contre le terrorisme". Il a indiqué que cette réunion est "une occasion pour nous de renforcer notre coopération en matière de prévention et de lutte contre le terrorisme et de réunir les conditions pour une action conjointe, plus forte plus palpable et mieux coordonnée". "Cette réunion, tout comme la précédente, est encore une autre opportunité pour nous de nous entretenir à propos de nos préoccupations, de passer en revue nos stratégies et nos modes de fonctionnement", a-t-il ajouté, affirmant que c'"est aussi une occasion pour nous de renforcer notre coopération en matière de prévention et de lutte contre le terrorisme et de réunir les conditions pour une action conjointe plus forte, plus palpable et mieux coordonnée." Cette rencontre, de trois jours, conjointement organisée par le CAERT et le Comité des Services de renseignement et de sécurité d'Afrique (CISSA), a vu la participation des représentants des Points focaux nationaux et régionaux de lutte antiterroriste des du CAERT et du CISSA, des représentants du corps diplomatique accrédité en Algérie et des experts en matière de lutte anti-terroriste. M. Lallali a rappelé que depuis la dernière rencontre, "nous avons réalisé de considérables progrès dans l'avancement de l'Agenda de lutte antiterroriste de l'UA, le renforcement des partenariats au sein de l'Afrique et au delà, la création des capacités de prévention et de lutte contre le terrorisme de nos Etats membres et dans la promotion de l'échange d'information à travers les mécanismes existants tels que le Processus de Nouakchott, le système d'alerte du CAERT ainsi que l'UFL pour n'en citer que ceux-ci". "Cela peut aussi se faire à travers la création de nouveaux mécanismes, là ou il n'existaient pas auparavant tels que le Processus de Djibouti et l'Unité de fusion et de liaison (UFL) d'Afrique de l'Est", a-t-il expliqué, soulignant que "dans le cadre de l'Architecture africaine de paix et de sécurité (APSA), nous avons en outre intensifié nos interactions et notre coopération avec les Communautés économiques régionales (CER) et les Mécanismes Régionaux (MR) à travers l'assistance de certaines d'entre elles à développer des stratégies de lutte contre le terrorisme." En dépit des "progrès remarquables réalisés" en matière de lutte contre le terrorisme au cours des deux dernières décennies, tant au niveau continental qu'international, le responsable a indiqué que "la menace terroriste continue de progresser de façon exponentielle et que les dernières attaques ayant touché Bamako, la Tunisie, la Libye, le Lac Tchad et la Somalie nous rappellent cette triste réalité." Evoquant "la nature internationale, transnationale, transrégionale et transfrontalière de la menace", le même responsable a appelé à "intensifier la coopération et la coordination internationale car aucun pays n'est capable de mener à lui tout seul la prévention et la lutte contre le terrorisme." Il a tenu a souligner, dans ce contexte, que l'"Union africaine est particulièrement préoccupée par le phénomène de la radicalisation et de l'extrémisme violent qu'il soit politique ou religieux", affirmant aussi que "cette préoccupation également par la poussée de l'islamophobie qui est aussi une sorte d'extrémisme violent." "Il est cependant bon de rappeler que le terrorisme ne peut et ne doit être associé à aucune religion, nationalité, civilisation, ou à tout autre groupe, sinon nous risquons de militer en faveur de cette même campagne de propagande que nous essayons de combattre", a-t-il fait savoir. "Les enjeux et les attentes sont en énormes", a-t-il relevé, affirmant qu'"au cours des trois jours, ici à Alger, nous entendons entamer des discussions a approfondies qui traceront la voie à suivre dans les mois à venir." "Nous devons quitter cette réunion avec des idées pratiques", a-t-il conclu.