Le commissaire à la paix et à la sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA), Smail Chergui, a souligné mercredi à Alger la nécessité de coordonner les efforts entre tous les partenaires africains pour lutter contre le terrorisme qui reste une "source d'inquiétude majeure" pour le continent africain en proie à "l'accroissement des activités terroristes". "Le terrorisme et l'extrémisme violent restent des sources d'inquiétude majeure pour l'Union africaine qui est convaincue que la lutte contre ces phénomènes doit sous-tendre les efforts consentis pour venir à bout des facteurs favorisant leur progression", a précisé M. Chergui qui intervenait à l'ouverture des travaux de la 9e réunion annuelle des Points focaux du Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (CAERT). Cette réunion "qui intervient dans une conjoncture marquée par l'accroissement des activités terroristes en Afrique" constitue une "tribune importante" pour échanger les expériences et renforcer la coordination dans la lutte antiterroriste, a ajouté le diplomate algérien. La Commission africaine et le CAERT continuent de soutenir les Etats membres dans leurs efforts pour empêcher les groupes terroristes de recruter de nouveaux éléments et d'obtenir des fonds pour mettre à exécution leurs attaques, a souligné M. Chergui. Avec l'émergence du groupe terroriste "Daech", "la situation sécuritaire fragile sur le continent s'est aggravée à telle enseigne qu'elle représente aujourd'hui le principal enjeu", a-t-il soutenu. Malgré les efforts internationaux visant à affaiblir "Daech" en Irak et en Syrie, "des craintes subsistent quant au déplacement de certains éléments terroristes vers l'Afrique et d'autre régions du monde", a estimé le commissaire à la paix et à la sécurité. Au moment où la communauté internationale poursuit ses efforts pour lutter contre le phénomène terroriste, "il nous appartient de renforcer les efforts africains pour geler les activités de ces groupes sur notre continent", a insisté M. Chergui. Par ailleurs, le phénomène des mercenaires étrangers, "une des nouvelles caractéristiques du terrorisme mondial", est une source d'inquiétude croissante pour le continent, d'autant qu'un nombre croissant d'Africains rejoignent les rangs de l'organisation terroriste "Daech". Cette situation est une menace pour tous les Etats membres, d'où la nécessité de renforcer la coopération et la coordination entre eux et avec la communauté internationale par le partage de renseignements et d'analyses sur cette menace. Le responsable africain est revenu sur les efforts déployés par l'Union africaine afin de mobiliser les énergies pour lutter contre le terrorisme. Il a relevé a ce propos les aspects positifs de la Déclaration de l'UA sur le terrorisme et l'extrémisme violent issue de la réunion du Conseil de paix et de sécurité, à Nairobi (Kenya) le 2 septembre 2014. Cette Déclaration qui définit une série de mesures à prendre pour contrer le fléau terroriste se décline comme un plan d'orientation des activités prioritaires pour les Etats membres, les CER et la Commission africaine en matière de lutte antiterroriste. A cet égard, M. Chergui a réitéré son appel aux pays qui n'ont pas encore signé les résolutions africaines et internationale en matière de lutte contre le terrorisme à diligenter les démarches pour ce faire. Les travaux de la 9e réunion des Points focaux du CAERT, coorganisée avec le Comité des services de renseignement et de sécurité d'Afrique (CISSA) se poursuivent à huis clos pour analyser les données actuelles relatives au terrorisme sur le continent africain et consolider la coordination bilatérale, régionale voire multinationale en matière de lutte contre ce fléau. Les Points focaux nationaux et régionaux sont un mécanisme de coordination des efforts entre les pays africains en tant que canaux officiels liant le CAERT aux gouvernements de ses derniers et aux mécanismes sécuritaires régionaux et continentaux concernés par la lutte antiterroriste.