La lutte du peuple sahraoui, pour son droit à l'autodétermination et son indépendance, continuait vendredi sa percée diplomatique et juridique internationale, marquant des sauts qualitatifs et historiques confortant le Front Polisario dans son juste combat. Suite à l'adoption, la veille, par le Parlement européen d'un amendement, dans son rapport 2014 sur les droits de l'homme et la démocratie, relatif à l'élargissement de la mission de la MINURSO à la surveillance et la protection des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés, les Sahraouis en lutte pour leur droit à l'autodétermination sont plus que jamais soutenus dans leur lutte de libération pour sortir définitivement du colonialisme. "Le rapport est un message qui vient de l'Europe à l'endroit du Maroc qui lui rappelle que la légalité internationale ne peut pas être détournée et que les violations des droits de l'Homme au Sahara occidental ne peuvent être indéfiniment tolérées", a déclaré le ministre sahraoui délégué pour l'Europe, Mohamed Sidati. Ce nouveau développement dans la cause sahraouie, intervient suite à l'appel lancé par le Secrétaire général de l'ONU pour l'ouverture de "négociations sérieuses et responsables" entre le Front Polisario et le Maroc pour le règlement du conflit, ainsi que le rapport de son envoyé personnel au Sahara occidental Christopher Ross suite à sa tournée dans la région. Dans la même période des demandes européennes d'étiqueter tous les produits fabriqués au Sahara Occidental occupé ont été formulées, avant que l'annulation par la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) de l'accord agricole entre l'UE et le Maroc ne soit prononcée, avec effet immédiat. Des succès qualifiés de "percée diplomatique et juridique" Ces nouveaux développements dans la cause sahraouie qualifiés de véritable "percée diplomatique et juridique" ont été enregistrés notamment après un long débat au sein du Parlement européen, qui a fini par adopter, par 258 voix contre 251, un amendement de députés qui exhortent les Nations unies à doter sa mission pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) d'un mandat de surveillance des droits de l'Homme. "L'amendement a obtenu une majorité confortable et elle devient, donc, un document officiel de l'Union européenne (UE )", a expliqué M. Sidati, rappelant que ce rapport sera présenté aux Conseil des Nations unies pour les droits de l'Homme . Le rapport préconise, d'un côté, la liberté du mouvement et d'expression pour les populations sahraouies dans les territoires occupés, et appelle, de l'autre côté, à la libération immédiate des prisonniers politiques sahraouis, comme il insiste sur la nécessité de doter la Minurso d'un mandat pour la protection et la surveillance des droits de l'Homme au Sahara occidental. Le Parlement européen exige, par ailleurs, à la faveur de cette résolution, la liberté d'accès des parlementaires européens et des militants des droits de l'Homme aux territoires sahraouis occupés. Par ailleurs, le Parlement néerlandais a approuvé récemment une proposition demandant au gouvernement d'étiqueter les produits agricoles et industriels provenant du Sahara occidental occupé, vendus sur le marché local sous le label illégal et frauduleux "fabriqués au Maroc". Cette annonce intervient un mois seulement après le verdict de la Cour suprême britannique qui avait validé la plainte d'une association locale visant le ministère de l'Agriculture et la direction de la douane ayant autorisé l'entrée au Royaume-Uni des produits du Sahara Occidental occupé sous le label frauduleux "made in Morocco (fabriqué au Maroc)". Cette plainte sera ainsi soumise à la Cour de justice de l'Union européenne. Dans ce contexte, l'ONG, Western Sahara Campaign, soutenue par un sérieux cabinet d'avocats à Londres (Leigh Day), estime que toutes les exportations marocaines originaires du Sahara Occidental sont "illégales" et constituent une "violation du droit international", rappelant, à chaque fois, que les Nations unies ne reconnaissent pas "la souveraineté" du Maroc sur ce territoire. Sur le plan diplomatique, l'engagement des Nations unies à intensifier leurs efforts pour la recherche d'une solution au conflit du Sahara occidental, conformément à la légalité internationale a été réaffirmé récemment après l'annonce de la visite du secrétaire général Ban Ki-moon dans la région dans les prochains mois, afin d'"apporter lui-même une contribution" à une solution durable. Egalement, cette volonté a été soutenue par l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, qui a réitéré, lors de son briefing devant les membres du Conseil de sécurité à New York, la nécessité d'engager rapidement des négociations directes et véritables entre les deux parties en conflit au Sahara Occidental, conformément aux déclarations de M. Ban Ki-moon. Le Maroc de plus en plus isolé sur la scène diplomatique Le Maroc est de plus en plus isolé sur la scène internationale, a affirmé le président sahraoui et Secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, notant que cet isolement croissant a été aperçu notamment après le briefing de M. Ross devant le Conseil de sécurité. S'agissant de la visite prévue en janvier du Secrétaire générale de l'ONU, Ban Ki-moon, dans la région, le Président sahraoui, a estimé que celle-ci augmentera la pression sur le gouvernement marocain à même de se soumettre aux dispositions du processus de décolonisation au Sahara occidental, dernière colonie en Afrique. "La visite de M. Ban illustre la pression internationale qui s'exerce actuellement sur le Maroc, comme elle constituera une continuité des actions menées dans le cadre de la légalité internationale", s'est-il également félicité. Le Front Polisario qui tient actuellement son 14ème congrès, à Dakhla (camps de réfugiés sahraouis), a affirmé par la voix de son Secrétaire général, Mohamed Abdelaziz, que le peuple sahraoui est en "position de force" et qu'il s'approche de la victoire.