L'année 2015 était porteuse de nombreux acquis diplomatiques pour le peuple palestinien, mais qui restent symboliques en raison du blocage des négociations de paix et de la poursuite par Israël de sa politique répressive dominée par la seule volonté de judaïser les Lieux Saints de la Palestine et de broyer les Palestiniens par, entre autres, de grands programmes de colonisation. L'année 2015 avait débuté sous de bons auspices pour l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) qui était parvenue à arracher d'appréciables acquis sur le plan diplomatique notamment en termes de reconnaissance de l'Etat de Palestine. Ces succès demeurent toutefois insuffisants, car, Israël, encouragé par le soutien sans faille des occidentaux, continue dans sa politique répressive dans les territoires occupés. On retrouve dans l'épreuve d'al-Aqsa tous les ingrédients de ce jeu sioniste que l'on nomme "judaïsation" et qui se décline sous plusieurs formes: expansion des colonies israéliennes, construction du mur en Cisjordanie et attaques quasi-quotidiennes contre des Palestiniens et leurs biens. Chaque jour, des Palestiniens tués, persécutés et arrêtés pour la moindre riposte aux provocations des colons, soutenus assez souvent par les forces d'occupation. L'escalade des violences déclenchée début octobre dernier à El Qods, en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza a fait plus d'une centaine de morts et 2.000 blessés. Et à chaque fois ce sont les mineurs qui paient le lourd tribut. Sur plus de 100 Palestiniens assassinés en octobre et novembre, 23 sont des enfants, selon l'ONU. Ceci en sus du nombre d'arrestations qui monte en flèche. Et là encore, ce sont les plus jeunes qui subissent le poids de la répression. Ils représentent environ une cinquième des 4000 Palestiniens qu'Israël détient dans des cellules répugnantes depuis le début de l'agression israélienne. Comme si la détention administrative +une mesure en vertu de laquelle des centaines de Palestiniens sont détenus sans inculpation, ni procès + ne suffisait pas pour que l'Etat hébreu assouvisse sa rage sur une jeunesse palestinienne désarmée, il a approuvé un projet de loi permettant d'emprisonner les enfants jusqu'à 12 ans. Il y a plus de 5.200 prisonniers politiques dans les gêoles de l'occupation israélienne, et parmi eux 270 enfants de moins de 18 ans, en infraction aux conventions internationales pour les droits de l'enfant. Des victoires mais beaucoup de parties restent à jouer La persévérance de l'OLP, le long de cette année qui s'achève, a été couronnée de victoires diplomatiques, dont la dernière en date est un vote de la troisième commission de l'ONU, chargée des Affaires sociales, culturelles et humanitaires, en faveur du droit du peuple palestinien à l'autodétermination. Le 30 septembre dernier, le drapeau palestinien a été hissé dans les offices de l'ONU, suivant l'adoption par l'AG de la résolution visant à hisser les couleurs des Etats non membres observateurs de l'Organisation. S'ajoute à la liste des acquis, l'adhésion en avril dernier de la Palestine à la Cour pénale internationale (CPI). Au-delà du symbole, cette démarche constitue, de l'avis même des dirigeants de l'OLP, "un jalon dans la lutte de notre peuple pour la conquête de ses droits inaliénables". Cet acquis a ouvert la voie à des investigations sur les agressions d'Israël dans les territoires palestiniens". Avec la tenue en décembre d'une séance spéciale au cours de laquelle les députés grecs devraient reconnaître l'Etat palestinien indépendant, la Grèce sera peut-être le 136e pays à reconnaître la Palestine. Ce nouveau redéploiement au niveau international, a été amorcé à travers la Suède qui avait reconnu en juin dernier la Palestine en tant qu'Etat. Le parlement britannique avait appelé le gouvernement à faire de même, le Congrès espagnol également, le Parlement français s'est aussi prononcé en faveur d'une reconnaissance. Ce ne sont pas moins de 135 Etats membres de l'Organisation des Nations Unies (ONU) qui considèrent aujourd'hui la Palestine comme égal, sur les 193 pays que compte l'ONU, soit 69,9%. Des négociations de paix à l'agonie La conversion en acquis politiques de certaines victoires symboliques arrachées jusque-là par la Palestine reste difficile, tant les négociations de paix tournent au ralenti. La suspension à maintes fois des négociations de paix, autrement dit, l'échec de la solution à deux Etats serait, avait dit le président palestinien Mahmoud Abbas, "la cause principale des tensions actuelles". Des ONG et des députés de divers pays ont appelé à la levée du blocus imposé par Israël sur Ghaza et à la désescalade de la violence dans les territoires palestiniens occupés, en vain. Aucune partie n'avait les cartes en main pour porter un coup décisif et être capable d'imposer des conditions pour mettre fin aux agressions israéliennes dans les territoires palestiniens. "Un an après les derniers affrontements ruineux à Ghaza, la sécurité et l'espoir à Ghaza et en Cisjordanie occupée, y compris à Al Qods-Est, demeurent à un niveau très bas", a déploré récemment le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, appelant la communauté internationale à "jouer un plus grand rôle afin de sortir de l'impasse". Il a invité le Quartette pour le Proche-Orient à poursuivre ses efforts afin de préserver la viabilité d'un Etat palestinien et de créer les conditions d'une reprise de négociations sérieuses". A ce titre, la Maison Blanche a écarté l'éventualité que les négociations entre Palestiniens et Israéliens reprennent d'ici à la fin du mandat du président américain Barack Obama en janvier 2017, après l'échec en avril 2014 de la dernière initiative du Secrétaire d'Etat américain, John Kerry. Ce dernier avait admis que le "niveau de méfiance" entre Israéliens et Palestiniens était du "jamais vu" et si la paix restait "possible", elle serait difficile. D'aucun estiment qu'il ne peut y avoir de négociations sans un compromis avec Israël impliquant un retrait complet des territoires occupés en 1967, y compris El Qods-est, sans la reconnaissance du droit du peuple palestinien à l'autodétermination, retour des réfugiés et la libération des prisonniers palestiniens.