Les Palestiniens ont vivement dénoncé l'accélération du rythme de la colonisation par Israël dans la ville sainte d'El-Qods occupée, et mis en garde contre les conséquences de ces activités illégales qui sont la principale entrave au processus de paix au Proche-Orient. Dans une réaction à l'intensification ces derniers jours des opérations visant à judaïser El-Qods, le président du Conseil national palestinien (CNP), Salim Zaânoun, a appelé à l'«arrêt de la judaïsation des territoires palestiniens» par l'occupant israélien qui, a-t-il indiqué, a «judaïsé» même les appellations des rues de la ville sainte. Dans une déclaration samedi soir devant des médias palestiniens, il a, à cet effet, appelé la communauté internationale, les organisations des droits de l'homme et les instances parlementaires à «agir» pour mettre un terme aux violations répétées israéliennes des droits de l'homme dans les territoires palestiniens. Pour Saëb Arekat, membre du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), les plans de colonisation israéliens dans les territoires palestiniens sont «la principale entrave» au processus de paix au Proche-Orient, à l'arrêt depuis septembre 2010 en raison de la politique de colonisation d'Israël. «Le gouvernement israélien a choisi de construire plus de colonies au détriment de la poursuite du processus de paix, ce qui prouve que nous n'avons pas de partenaire pour réaliser la paix», a déploré M. Arekat, ajoutant qu'Israël doit être tenu pour responsable de cette impasse. Ce responsable a tenu ces propos, samedi, en réaction aux propos du ministre israélien de la Défense , Ehud Barak, qui a rejeté les appels palestiniens à mettre un terme aux colonies et demandé aux Palestiniens d'«accepter l'existence de ces colonies». Mercredi dernier, des médias citant l'ONG israélienne anti-colonisation Ir Amim (La Ville des peuples) ont dévoilé que les autorités israéliennes prévoyaient la construction de 7 900 nouvelles colonies de peuplement juives dans la partie orientale de la ville d'El-Qods. Outre ces nouveaux plans, les forces d'occupation ont démoli mardi dernier une mosquée du village d'El-Maâsara, dans le sud de la ville de Beitlehem, en Cisjordanie, selon l'ONG. Depuis le début de l'année en cours, Israël a détruit des centaines de maisons palestiniennes, jetant à la rue des familles entières, arguant que leurs constructions sont «illégales et non autorisées», selon la même source, alors que les derniers rapports sur les démolitions forcées pratiquées par l'occupant en Cisjordanie font état d'un nombre record d'enfants palestiniens déplacés, selon l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).Par ailleurs, le Bureau central des statistiques palestinien a révélé dimanche, à l'occasion de la journée mondiale des réfugiés (20 juin), qu'environ la moitié des habitants des territoires palestiniens sont des réfugiés et que les autorités d'occupation israéliennes avaient chassé les deux tiers des Palestiniens résidant en Palestine en 1948. Devant l'intransigeance d'Israël notamment sur la question de la colonisation, les Palestiniens s'efforcent d'obtenir en septembre prochain, à l'occasion de l'Assemblée générale de l'ONU, la reconnaissance, sur les lignes de 1967, d'un Etat palestinien indépendant et souverain avec El-Qods comme capitale. Dans ce contexte, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a demandé à l'Union européenne (UE) de reconnaître la Palestine «unilatéralement ou collectivement», lors de sa rencontre vendredi dernier avec le chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, qui effectuait une tournée dans la région. Selon l'agence de presse palestinienne Wafa qui cite le membre de l'Organisation de libération de la Palestine, Saëb Arekat, «le président Abbas a affirmé que la position palestinienne était de reprendre le processus de paix lorsque nous entendrons le Premier ministre israélien (Benjamin Netnayahu) parler de deux Etats et accepter ce principe et arrêter la colonisation, en particulier à El-Qods». L'idée de soumettre à l'ONU la question de la reconnaissance de l'Etat de Palestine, a par ailleurs, reçu le soutien de l'Union africaine (UA). Dans la dernière conférence de presse commune des responsables des organisations internationales et régionales sur la crise libyenne, le président de la Commission de l'UA, Jean Ping, a indiqué samedi que l'organisation panafricaine «soutient toujours la justesse de la cause palestinienne». Au cours de cette conférence, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a, pour sa part, estimé nécessaire d'«aller de l'avant et de soumettre cette question à l'ONU», notamment après les déclarations du Premier ministre israélien qu'il a qualifiées de «négatives», car constituant une «entrave au processus de paix». La question palestinienne a été, par ailleurs, au centre d'une rencontre dimanche à Ramallah (Cisjordanie) entre le chef de la diplomatie palestinienne Ryadh Al-Maliki et la ministre suédoise de la Coopération et du Développement, Joniela Carlson, en visite dans les territoires palestiniens. Au cours d'une conférence de presse commune, M. Al-Maliki a demandé à l'Union européenne de «publier un communiqué sur la reconnaissance d'un Etat palestinien» sur les frontières de 1967, et de «condamner» les actions unilatérales notamment la colonisation israélienne dans les territoires occupés, lors de sa prochaine réunion ministérielle prévue à Luxembourg.