Unis)- Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a averti vendredi que l'usage d'armes à sous-munitions pour bombarder des zones peuplées au Yémen "pourrait constituer un crime de guerre". L'ONU a indiqué avoir reçu des "informations inquiétantes" sur l'usage de telles armes dans des attaques le 6 janvier de la coalition arabe sur Sanaa, la capitale tenue par les rebelles chiites Houthis. Le Yémen est plongé dans une guerre civile qui a fait près de 6.000 morts, dont 2.800 parmi les civils, et a déclenché une grave crise humanitaire. M. Ban, cité par son porte-parole, s'est déclaré "très inquiet de l'intensification des raids aériens de la coalition" militaire arabe menée par l'Arabie saoudite, et particulièrement "des informations sur des raids intenses sur des zones résidentielles et des bâtiments civils à Sanaa", dont la Chambre de commerce et un institut pour aveugles. "L'utilisation de sous-munitions dans des zones peuplées pourrait constituer un crime de guerre", estime M. Ban. Il appelle "toutes les parties" au conflit à respecter le droit international et la population civile et à assurer le succès du prochain round de pourparlers de paix "dès que possible". Ces pourparlers sont prévus en principe à la mi-janvier sous l'égide de l'ONU mais la crise dans les relations entre Ryad et Téhéran et la fin du cessez-le-feu au Yémen font craindre des retards. Une coalition sous commandement saoudien intervient en soutien du gouvernement yéménite depuis mars 2015 pour repousser des rebelles chiites houthis, qui se sont emparés de vastes pans du pays. Dans un récent rapport, le Haut-Commissariat aux droits de l'homme indiquait avoir reçu des "informations alarmantes" sur l'utilisation supposée de bombes à sous-munitions par les forces de la coalition dans la province de Hajjah, frontalière de l'Arabie saoudite. Une équipe du Haut-Commissariat avait trouvé dans le village de Al-Odair les restes de 29 bombes de ce type près de plantations de bananes. Une bombe à sous-munitions consiste en un conteneur dispersant à l'impact de nombreux petits projectiles explosifs. Cette arme efficace sur une large surface est considérée comme particulièrement meurtrière et elle est interdite par une convention internationale datant de 2008.