La coalition arabe, sous la direction de l'Arabie saoudite, s'est rendue coupable de plusieurs bévues qui ont fait plusieurs dizaines de tués parmi les civils, lors de ses raids au Yémen. L'organisation non gouvernementale de défense des droits de l'Homme, Amnesty International, a rendu public un nouveau rapport dans lequel elle accuse ouvertement la coalition arabe de "crimes de guerre" au Yémen. L'ONG affirme détenir des "preuves accablantes de crimes de guerre" dans ce pays où les autorités de transition sont en guerre depuis presque un an contre les Houthis (chiites) qui contrôlent la capitale Sanaâ et plusieurs autres villes du pays. "Des bombes tombent nuit et jour", a dénoncé Amnesty International qui réclame une "enquête indépendante" pour faire la lumière sur la mort de dizaines de civils yéménites, tués dans les raids de la coalition arabe, fortement soutenue par les chancelleries occidentales, à commencer par les Etats-Unis. D'ailleurs, le rapport d'Amnesty a mis l'accent sur la culpabilité de Washington dans cette tragédie. "Les Etats-Unis et d'autres pays exportant des armes à une quelconque des parties en conflit au Yémen ont une responsabilité (qui consiste) à s'assurer que les transferts d'armes qu'ils autorisent ne facilitent pas des violations sérieuses du droit humanitaire internationale", a dénoncé l'ONG, précisant que les armes et les munitions fournies par les alliés de l'Arabie saoudite dans sa guerre contre les Houthis au Yémen "ont été utilisées pour commettre des violations du droit humanitaire internationale, y compris des crimes de guerre au Yémen : en particulier de la série MK (Mark) 80 et d'autres bombes, des avions et des hélicoptères de combat et les composants et pièces détachées associés". Pour mettre fin à toutes ces violations, Amnesty International "appelle à une suspension des transferts (d'armes et de munitions) à des membres de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite, qui participent à la campagne militaire" contre le Yémen, a ajouté ce rapport. Dans son enquête, l'ONG a analysé 13 raids aériens de la coalition arabe contre la seule ville de Saad, majoritairement peuplée de Yazidites (chiites). Le rapport a révélé que pas moins de 100 civils ont été tués, dont 59 enfants, entre mai et juillet 2015. Pour rappel, la coalition arabe mène des frappes aériennes depuis fin mars dernier, faisant plus de 4 000 morts, entre rebelles houthis et civils. Pour mettre fin à cette guerre meurtrière, le parti de l'ancien président, Ali Abdallah Saleh, a affirmé qu'il acceptait les conditions posées par la médiation internationale pour participer à un arrêt des violences et une solution politique durable à cette crise qui traîne depuis presque cinq ans. Le Congrès populaire a appelé dans un courrier électronique qu'il a adressé aux agences de presse à l'arrêt des violences pour libérer l'accès à l'aide humanitaire au profit des milliers de déplacés à travers tout le pays. Mais le président de transition, Abd Rabbo Mansour Hadi, a rappelé qu'aucune discussion n'aura lieu si les Houthis ne se décident pas à déposer les armes et à quitter Sanaâ. Ce qui n'est pas près de se produire, sauf dans le cas où les Houthis perdraient la bataille militaire contre les forces loyales au président Hadi et à la coalition arabe. L. M.