Au moins 81 civils ont été tués en décembre au Yémen, en grande majorité par des raids aériens de la coalition arabe qui combat les rebelles houthis depuis mars 2015 dans le pays, a déploré mardi l'ONU. "Durant le mois de décembre, au moins 62 civils ont été tués par les raids aériens attribués aux forces de la coalition", a indiqué un porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, Rupert Colville. "C'est plus du double que le nombre de civils tués en novembre (29)", a-t-il précisé, au sujet des victimes des raids de la coalition. Le nombre de civils tués par les bombardements attribués aux comités populaires affiliés aux rebelles houthis a en revanche diminué sur cette même période, passant de 32 en novembre à au moins 11 en décembre. L'ONU n'a pas précisé à quel camp étaient imputées les huit autres morts. La trêve devait entrer en vigueur le 15 décembre, pour marquer le début des premiers pourparlers directs entre les parties en conflit, mais elle n'a pas été respectée. Combats, bombardements, tirs de missiles et raids aériens se sont poursuivis dans plusieurs régions du pays en décembre. Et le 2 janvier, la coalition arabe luttant contre les rebelles houthis au Yémen a annoncé la fin du cessez-le-feu. Les 3 et 4 janvier, environ 11 frappes ont été enregistrées dans la capitale Sanaa, d'après le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme. Les raids aériens se poursuivaient encore mardi. L'ONU n'a pas encore pu établir de bilan, mais les premiers rapports indiquent que plusieurs bâtiments situés à Sanaa dans des zones densément peuplées ont été touchés. Le Haut-Commissariat aux droits de l'Homme a également reçu des "informations alarmantes" sur l'utilisation supposée de bombes à sous-munition par les forces de la coalition dans la province de Hajjah, frontalière de l'Arabie saoudite. Une équipe du Haut-Commissariat a ainsi trouvé dans le village d'Al-Odair les restes de 29 bombes de ce type près de plantations de bananes. La coalition sous commandement saoudien intervient depuis mars 2015 au Yémen pour repousser des rebelles houthis. Ces derniers se sont emparés depuis fin 2014 de vastes pans du territoire, notamment de la capitale Sanaa, d'où a été écarté le gouvernement yéménite reconnu par la communauté internationale. Ces violences ont fait 2.795 morts et 5.324 blessés parmi les civils, selon l'ONU. Le Haut-Commissariat aux droits de l'Homme est particulièrement préoccupé par la situation humanitaire à Taëz, en proie à de violents affrontements de façon presque ininterrompue depuis plus de huit mois. Les contrôles stricts imposés par les "comités populaires" aux entrées de la troisième ville du Yémen rendent difficile l'acheminement de l'aide.