Des changements et des réformes sont nécessaires pour améliorer la relation entre l'université et le monde socioéconomique afin de répondre aux besoins des entreprises et de la société, ont estimé mardi des experts participant à la Conférence nationale des universités. ‘‘Le problème c'est que l'université et l'entreprise ne se connaissent pas'‘, a estimé Mouloud Koudil, l'Ecole supérieure de l'Informatique lors de son intervention à l'atelier consacré à la problématique: université et monde socioéconomique, organisé dans le cadre de la Conférence nationale des universités, élargie au secteur socioéconomique et dédiée à l'évaluation de la mise en œuvre du système LMD. L'atelier a abordé principalement les relations qui doivent exister entre l'université et le monde socioéconomique en mettant l'accent sur les entreprises. Pour ce professeur, l'université ‘‘fait face à un monde socioéconomique diversifié et différent'‘ qu'elle ne connaît pas en raison du manque de la demande de la part de l'entreprise. Il a souligné la nécessité de revoir certains textes législatifs notamment ceux régissant l'organisation des stages pratiques au niveau des sociétés économiques. ‘‘Actuellement, c'est l'université qui doit payer l'étudiant pour travailler pour l'entreprise. Les thématiques de stages sont aussi fixées par l'université. Or, il faut inverser la tendance : c'est l'entreprise qui doit exprimer un besoin de stages et c'est elle qui doit dépenser l'argent pour ça'‘, a-t-il dit. De plus, le rôle du partenaire socioéconomique au sein du conseil d'administration des établissements universitaires doit être mis en exergue pour faire en sorte que les formations dispensées répondent aux besoins exprimés. ‘‘L'intégration du partenaire socioéconomique était une condition pour tout PNR (plan national de recherche). Mais souvent il n'a pas été considéré comme partenaire'‘, regrette Malika Fadhéla Koraïchi Hamana, directrice de la formation au ministère de l'Agriculture, du développement rural et de la pêche. ‘‘Il faut que les conseils d'administration jouent pleinement leur rôle, c'est à dire orienter et donner un support d'innovation aux jeunes et faire en sorte que l'output de la formation soit pratique et répond à des besoins réels'‘, a-t-elle recommandé. L'université doit aussi s'intéresser aux sciences sociales, estime cette universitaire. ‘‘Nous avons besoin d'un éclairage des sciences sociales qui pourraient nous aider à mettre en place des politiques publiques plus pertinentes'‘, a-t-elle soutenu. D'autres intervenants ont appelé aussi à l'adaptation du programme pédagogique aux besoins économiques du pays. ‘‘Le fossé entre l'université et le monde socioéconomique est dû au fait que nous n'avons pas fait l'adaptation des canevas (les programmes) avec le monde socioéconomique'‘, souligne une responsable d'un centre de formation professionnelle à Ouargla. ‘‘De point de vue de l'université, tout le programme est académique. Il va falloir adapter ce programme à la réalité du terrain et aux besoins et spécificités du secteur socioéconomique'‘, selon elle. Cette formation académique nécessite l'implication de l'acteur économique, c'est-à-dire, concevoir les programmes pédagogique avec l'acteur économique et impliquer ce dernier dans l'évaluation de l'étudiant.